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THE CURSED

 

GENRE : Chicos d’enfer

REALISATEUR : Sean Ellis

ANNEE : 2021

PAYS : UK/USA

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Boyd Holbrook, Kelly Reilly, Alistair Petrie…

 

RESUME : XIXe siècle, dans la campagne française. John McBride doit déterminer si le cadavre d'un adolescent de quatorze ans, retrouvé dans les bois, est l'œuvre d'un homme ou d'une bête. Il est hébergé par un riche propriétaire terrien, Seamus Laurent et sa femme, Isabelle. Eux-mêmes sont désemparés car leur fils, un ami de la victime, a disparu depuis deux semaines. Isabelle va trouver du réconfort dans les bras de John tandis que ce dernier va devoir affronter les horreurs de son passé.

 

MON HUMBLE AVIS

Sean Ellis n’est pas vraiment un inconnu, on lui doit l’étrange Cashback en 2006 et l’horrifique The Broken en 2008. Et puis pas grand-chose depuis, le britannique n’ayant jamais confirmé son talent de metteur en scène dans le système hollywoodien. Il nous revient avec une histoire de malédiction lycanthropique sise dans la France du XIXe siècle par le biais d’un long-métrage aux allures de conte Victorien d’épouvante. The Cursed, qu’on retrouve également sous le titre de Eight For Silver notamment lors de son passage au festival de Gérardmer en 2022, et débute par une scène spectaculaire pendant la première guerre mondiale dans les tranchées de la Somme en 1916. A l’instar de l’ensemble du film, les plans gore se multiplient suite à un assaut dévastateur obligeant les médecins de campagne à sectionner bras et jambes, avant la découverte d’une balle en argent dans le corps d’un soldat.

Retour 35 ans en arrière, où un camp de gitans est mis à sac et brûlé par les propriétaires terriens du centre de l’hexagone. Ces gens du voyage, certainement en provenance de l’Espagne et venus revendiqués leur terre, sont massacrés avec entrain par les notables du coin et enterrés dans une fosse commune tandis qu’un malheureux est démantibulé pour finir en croix et servir d’épouvantail vivant. Sauf que les victimes s’étaient préparées à se venger en confectionnant une sorte de dentier maléfique aux dents ciselées en argent, source future d’une anathème lancée par une vieille bohémienne. Bref, si l’entame part dans tous les sens, elle n’est pas sans nous titiller le fondement avec ses éclats sanglants, sa malédiction et son envie de monstre poilu. L’arrivée d’un contrepoint scientifique, le pathologiste John McBride (Boyd Holbrook, The Predator), sollicité par Seamus Laurent (Alistair Petrie, Rogue One) le ponte du coin et par ailleurs à l’origine de la tuerie des gitans, sera chargé d’élucider la disparition de son fils Edward.

Tous les atours d’un grand film d’aventures épiques sont donc réunis naviguant entre les effluves historiques du Pacte des Loups (le lien avec la bête du Gévaudan est sans cesse évoqué) et son atmosphère gothique à la Sleepy Hollow mélangeant des comédiens anglophones et français, ainsi que les paysages verdoyants de la campagne limousine (le film a été tourné dans les environs de Cognac en Charente). Et finalement, The Cursed ne décolle jamais vraiment, trop engoncé dans un scénario bâtard et bancal ne sachant jamais vers quel sentier acheminer ses personnages. La preuve avec la répétition des mêmes séquences de cauchemar renvoyant inexorablement aux images de la boîte enfouie dans la terre contenant le fameux dentier, et dont un gamin s’empare comme envoûté afin de mordre Edward et déclencher une transformation dans la nuit. La gestion des créatures reste également un des points faibles du film. Mal exploitées et numériquement ratés, les monstres ne ressemblent pas vraiment à des loups-garous mais plutôt à des goules échappées d’un jeu vidéo et leur utilisation manque de crédibilité.

D’autant plus dommage que la photographie (Sean Ellis lui-même) et les paysages sous une brume tenace sont à tomber, et le casting compte des gueules sympathiques comme la toujours sémillante Kelly Reilly (Eden Lake) dans le rôle d’une châtelaine éplorée par la perte de son enfant. The Cursed est ainsi rempli de bonnes intentions, de séquences intéressantes plutôt bien shootées (l’attaque du camp gitan en plan séquence, l’autopsie sanglante d’une créature) au milieu d’un récit mal fagoté dont les éléments principaux ont des difficultés à se relier entre eux. On perd quelque peu le fil comme si l’ambition du script n’était pas à la hauteur des enjeux développés. Les personnages sont ainsi très peu développés au détriment des attaques certes agréables mais à l’intensité dramatique amoindrie par un manque d’empathie.

 

3/6

 

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