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THE RECKONING

 

GENRE : Ma sorcière mal aimée

REALISATEUR : Neil Marshall

ANNEE : 2020

PAYS : UK

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Charlotte Kirk, Sean Pertwee Steven, Waddington…

 

 

 

RESUME : Angleterre, 1665, la chasse aux sorcières et la Grande Peste font rage en Europe. Une jeune veuve, Evelyn Haverstock, est hantée par le suicide récent de son mari, Joseph. Après avoir refusé les avances de Pendleton, le notable du comté, celui-ci fou de rage et de jalousie l'accuse d'être une sorcière.

 

MON HUMBLE AVIS

On peut accuser Neil Marshall de tous les maux de la Terre, mais on ne peut lui enlever sa générosité en matière de cinématographie. Honni par les fans depuis son reboot de Hellboy, l’anglais continue à œuvrer dans l’horreur foutraque et un peu craspec après avoir traîné ses guêtres sur les séries Hannibal, Westworld ou même Game of Thrones. Il fait surtout partie de cette (désormais ancienne) nouvelle vague du cinéma britton à l’instar de son compère Christopher Smith (Creep, Triangle, Detour). Marshall est peut-être moins talentueux que son compère, on lui doit néanmoins des titres comme Dog Soldiers, The Descent, Doomsday et Centurion. Sans doute parmi les dernières bonnes séries B d’horreur viscérales à la fois gore et imparfaites d’un réalisateur qui n’a jamais renié sa propension à donner du plaisir à son public, quelquefois au détriment de son scénar. Et The Reckoning émarge bel et bien dans cette catégorie. Bref, un gars bien dont on apprécie les scories et ses futures œuvres seront toujours regardés avec déférence par ici.

C’est vrai, The Reckoning n’est pas le meilleur film de chasse aux sorcières même si l’entame autour des ravages de la Grande Peste dans ce XVIIe siècle dans une Angleterre battue par la pluie laissait présager une œuvre historico fantastique dans la veine de l’excellent Black Death. L’histoire se concentre sur le destin tragique de Evelyn Haverstock (Charlotte Kirk, Ocean’s 8) qui, suite au décès de son mari, ne parvient pas à payer le loyer de sa maison au chef du Comté Pendleton (Steven Waddington, When The Lights Went Out) trop pressé de régler sa dette en nature. Econduit avec vigueur par la veuve, Pendleton met tout en branle pour l’accuser de sorcellerie et la faire arrêter par ses sbires endimanchés en tenue d’inquisiteurs et ramasseurs de pestiférés.

Pour être franc, un des grands problèmes du film est son actrice principale, pas très crédible, trop maquillée et trop bien apprêtée pour évoluer dans ce monde au bord de l’apocalypse soucieux de faire fuir les démons en brûlant des femmes impures. En plus de son rôle, la jolie Charlotte Kirk est aussi créditée à l’écriture et à la production, elle porte le film sur ses épaules dans la première partie, en mère courage face à des hommes présentés comme des sauvages hyper violents. Une fois capturée, The Reckoning bascule dans le huis-clos pour tenter de lui faire avouer sa dévotion au Diable en la soumettant à un traitement de choc. Le spécialiste de ces activités de chirurgie de bricolage John Moorcroft (Sean Pertwee, Dog Soldiers) est dépêché sur place accompagné par son aide de camp Ursula, une femme brûlée pour diablerie et sauvée par l’Inquisiteur avant d’être reconditionnée afin d’administrer tortures et flagellations.

Si tous les ingrédients sont annoncés dans le menu, force est de constater que la sauce aigre-douce a du mal à prendre malgré de beaux décors naturels, une caméra solide et quelques plans gore (une tête écrasée, des cadavres en putréfactions bouffés par des chiens) rappelant les habitudes du sieur Marshall. La faute à un scénario trop basique et répétitif enchaînant dans la deuxième partie les séquences de torture et les rêves éveillés d’Evelyn, désormais aux prises avec sa folie, capable cependant de se relever de ces agressions physiques quotidiennes. Elle aperçoit régulièrement le fantôme de son mari ou se bat contre un Diable cornu torse poil tentant de l’attirer vers lui. Peut-être les meilleures séquences du long-métrage, ses cauchemars prennent corps dans sa geôle, véritable antichambre de l’enfer, ou encore avec le duo de réprobateurs pouvant rappeler aux encornures les agissements d’un Vincent Price dans L’inquisiteur.

Dans la dernière bobine, le film s’accélère pour combler un manque criant de devises et masquer les carences d’un script trop enclin à célébrer les vertus héroïques (et les charmes de la pulpeuse Charlotte lors de flashbacks gratuits mais sympas) de son actrice principale transformée en vengeresse pour sauver son enfant et s’enfuir. Une fin un peu bâclée nous renvoyant à un combo entre Solomon Kane et Angélique, marquise des Anges. Au final, The Reckoning est perclus de défauts à pas mal de niveaux, mais ne cherche jamais à se donner une bonne conscience féministe ou à justifier son traitement de série B par instant un peu bis. Comme souvent chez Neil Marshall, son cinéma s’avère imparfait mais recèle de vrais bons moments au milieu d’un débordement charitable sis dans un plan classieux. C’est aussi pour ça qu’on l’aime dans La Séance à Roggy.

 

3,5/6

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Adrien (lundi, 01 novembre 2021 16:00)

    Bien d'accord avec ton portrait du bonhomme en début d'article, et je rajouterai même qu'il n'y est pas pour grand chose dans la débâcle Hellboy puisqu'il a vite du projet après être entré en guerre avec les producteurs, laissant une partie de la réalisation dans les mains d'un autre.

    Dommage quand même de voir que c'est un petit retour qui honnêtement ne me tente pas trop malgré quelques belles images (les plague doctors ont l'air cool). Au moins il continu de filer du boulot à Sean Pertwee, c'est déjà ça :D

  • #2

    Roggy (lundi, 01 novembre 2021 19:12)

    Oui, on lui a tapé dessus pour Hellboy en bon bouc émissaire, mais le gars continue son chemin avec du succès pour les séries. Son dernier film est loin de ses capacités à mon sens comme je l'écris. De bonnes choses malgré tout comme ces inquisiteurs très violents. Je l'aime bien donc je regarderai avec attention la suite de sa carrière.

  • #3

    titi70 (vendredi, 05 novembre 2021)

    J'ai lu quelques articles sur ce film et la plupart vont dans ton sens, mais, pas encore vu ce dernier cru d'un réalisateur que, moi aussi, j'aime bien. Par contre, Concernant Christopher Smith, dont tu parles dans ton article, lui aussi a fait son retour avec Banishing et ce n'est pas une grande réussite.

  • #4

    Roggy (vendredi, 05 novembre 2021 20:38)

    Complètement d'accord avec toi sur Christopher Smith qui a un peu disparu et The Banishing est loin d'être parfait. En revanche, j'avais beaucoup aimé son film précédent "Détour", un polar malin et super bien mis en image. En tout cas, ce sont des réalisateurs qui me restent sympathiques.