Ma pin-up du mois

L'as de pique
L'as de pique
PIFFF 2023
PIFFF 2023
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque

Ma Blogothèque cinéphilique

Suivre le site
Suivre le site

 

 

REC 4 : APOCALYPSE

 

GENRE : Ca tourne encore ?

REALISATEUR : Jaume Balaguero

ANNEE : 2014

PAYS : Espagne

BUDGET : 3 000 000 €

ACTEURS PRINCIPAUX : Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Hector Colomé...

 

RESUME : Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal…

 

MON HUMBLE AVIS

Avec [REC 4] : Apocalypse, Jaume Balaguero reprend les rênes d’une franchise lucrative, ayant en quelque sorte redéfini les contours du found footage, qu’il avait initiée avec Paco Plaza (réalisateur en solo de REC 3). Pour ce nouvel épisode, on aurait pu attendre mieux du réalisateur de La secte sans nom ou Malveillance. Si cette troisième séquelle se laisse regarder sans déplaisir et sans ennui grâce à une action soutenue, elle n’apporte pas grand-chose à cet univers aux effluves post-apocalyptiques où les infectés sprintent aussi vite qu’un immigré clandestin mexicain poursuivi par un fan de Donald la mèche orange.

Le prélude de [REC 4] est situé dans l’immeuble de Barcelone où se déroulaient les événements des deux premiers films lorsque des soldats récupèrent la journaliste survivante Angela Vidal (Manuela Velasco). Cette dernière se retrouve attachée dans un laboratoire au fond d’un bateau voguant au milieu d’un océan. Et c’est reparti pour un huis-clos sanglant car on se doute bien que les zomblards vont refaire leur apparition d’une manière ou d’une autre. Ce dernier opus se voulant un film synthèse, on retrouve des éléments récurrents comme le personnage de la journaliste, une participante au mariage du film précédent et la caméra ayant filmé les péripéties dans les versions où le found footage était de rigueur. Balaguero revient ici à un tournage traditionnel même s’il garde l’utilisation de caméra de surveillance tel un lien avec le procédé technique à l’origine de la saga.

Une fois ce décor planté et les protagonistes présentés, le réalisateur de Fragile enclenche le pilote automatique et le mode shoot’em up entre militaires et infectés, avec par instant une caméra à la bougeotte épileptique pour filmer les scènes d’attaques au milieu des couloirs étroits du navire. Parce qu’une fois que le cuistot singapourien aura été contaminé par un petit singe bien véner, le virus se propagera de plus belle à l’instar des premiers films. La différence est que [REC 4] ne propose aucune originalité et ne fait pas peur du tout, à la limite on se fout du sort des personnages. Il s’avère même très prévisible dans un scénario limitant ses enjeux à la fuite des héros reclus et à la recherche du porteur de la contagion par le scientifique de la bande dans le but de réaliser un antidote car il semblerait bien qu’un membre du casting se la joue agent double du démon.

[REC 4] assure donc le minimum syndical en essayant de révéler les contours définitifs de la mythologie fantastico-religieuse initiée précédemment. Un méli-mélo de théories fumeuses exploité à la va-vite notamment en se repassant les bandes vidéos censées apporter quelques réponses. Pour satisfaire les fans de démasticage de morts-vivants, les scénaristes glisseront des ficelles connues à l’instar de l’opérateur radio, sidekick comique geek vêtu d’un t-shirt de Nosferatu. Sans compter l’emploi d’un moteur de hors-bord comme arme pour exploser une tête en gros plan (une des rares séquences sanglantes du film) en bon cousin espagnol de Braindead. Pour le reste, le casting est au diapason de l’ensemble, c’est-à-dire peu inspiré voire neutre comme la journaliste reléguée au second rang de l’action et qui semble se demander pourquoi elle participe au naufrage d’une franchise noyée dans ses séquelles successives.

Au final, le spectateur se demande encore à quoi sert ce 4e opus à part signer un énième film d’attaques de zombies lambda. Le côté apocalypse du titre semble bien trop ambitieux au regard de cette petite production située dans un bateau au milieu d’une mer de situations déjà vues maintes et maintes fois. Si [REC 4] n’est pas une purge, on est forcément déçu par le résultat final venant d’un Balaguero qui avait sans doute d’autres prétentions pour conclure sa bonne idée de départ (le dernier plan du film est à ce titre révélateur de la perdition de la franchise). Du coup, il me revient à la mémoire les séries B funs et décalées Virus de John Bruno et Un cri dans l’océan de Stephen Sommers qui mériteraient sans doute un nouveau visionnage.

 

3/6

Écrire commentaire

Commentaires: 13
  • #1

    Monsieur Bizarre (vendredi, 20 janvier 2017 19:27)

    Oui et ça résume bien mon impression de la série. Globalement une série hypé à mort à sa sortie, malgré le point de départ totalement con ("film tout parce que les gens doivent savoir, tant pis pour le monstre qui te colle au cul") et un scénario... Vu 30.000 fois. L'original avait l'intérêt d'être efficace dans son atmosphère sérieuse sans humour ni trop de temps mort, la promiscuité de l'hôtel bien gérée pour éviter le côté "invasion des morts-vivants" (la claustrophobie fonctionnant à mort) et ses personnages aimables.
    Des réussites purement technique puisque le tout s'achève dans l'habituel jump scare / tout le monde crève qu'on retrouve partout. Parce que dieu nous garde de faire quelque chose d'original.

    Le 2 était juste la même chose en plus gros, avec le même lieu efficace, mais donnant lieu à juste la même chose. Il fallait se raccrocher à l'intrigue qui n'était que partiellement expliqué (le démon qui possède et se propage par l'épidémie okay, la pièce qui apparait / disparait selon l'infrarouge, WTF ?) et une conclusion encore une fois ultra cliché, entre Hidden et Possessed/Besat. Mouais.

    Enfin le 3 était... Différent. Sympa avec son léger relent de Alex de la Iglesia dans les personnages (John l'Eponge, génial) et l'idée d'envoyer chier le found footage quand la merde arrive. Mais le film reste ultra classique jusque dans son dénouement, sans surprise, routinier, et semble ne jamais savoir s'il doit rester dans le sérieux avec un peu de légèreté, ou faire de la comédie grasse post Shaund of the Dead avec du fanservice pour nerd (le marié en chevalier et son épouse à la tronçonneuse, jarretière à l'air). Au moins il avait le courage de sa conclusion, ne nous épargnant rien du sort du couple. Mais tout ça pour ça, bon...

    Et le 4... Ben c'est juste le 4. La gimmick ici est de savoir si l'héroïne est méchante ou non, selon ce que l'on voit à la fin du 2, et de constamment s'attendre à un revirement de situation, ce qui n'arrive jamais. Sauf pour créer un dernier acte vachement pratique pour ceux qui aime l'actrice. Au moins le point final est définitif et... Oh no wait, on fait le coup classique de l'animal qui passe par là (Hidden encore tiens), en plus de n'avoir aucun sens (non mais l'explosion quoi).

    Donc oui. Rec 4 comme les autres, ça se regarde en faisant un peu autre chose à côté. Le premier fonctionne purement sur le côté technique, les autres survivent au contraire grâce à la mythologie développée (mais finalement très bêbête) et leurs gimmicks. J'ai rien contre, ça passe, je regarderait bien les épisodes 0/5 s'ils sortent un jour, mais effectivement y a plus fun, plus glauque ou plus original. J'échange pas Un Cri dans l'Océan pour ça, en effet !

    (Dieu merci il n'y a cependant jamais eu de Quarantine 3 et 4)

  • #2

    Roggy (vendredi, 20 janvier 2017 21:59)

    Merci pour tes commentaires toujours éclairés que je partage en totalité :)

  • #3

    rigs (vendredi, 20 janvier 2017 22:00)

    Je me suis arrêté au premier et visiblement, je n'ai pas trop à le regretter (déjà que je raffole pas du 1...), belle chro en tout cas l'ami !

  • #4

    Roggy (vendredi, 20 janvier 2017 22:13)

    Merci ! et merci à Adrien pour avoir fait le résumé des autres opus. Même si je t'avoue que je trouve que le 2 est plutôt fun et rythmé.

  • #5

    Alice In Oliver (samedi, 21 janvier 2017 11:25)

    Déjà dès le 2nd chapitre, la saga montrait de sérieux signes de fébrilité. Une anomie confirmée par le 3e opus. Toujours pas vu ce 4e volet mais moyennement motivé

  • #6

    Roggy (samedi, 21 janvier 2017 12:12)

    Encore une fois, ce 4e opus n'est pas nul en soi mais il est bien en-deça du tout premier, notamment en terme d'intensité.

  • #7

    Monsieur Bizarre (samedi, 21 janvier 2017 18:49)

    De rien, de rien, c'est gentil de dire ça, merci.

  • #8

    GirlyMamie (mercredi, 25 janvier 2017 12:05)

    "les infectés sprintent aussi vite qu’un immigré clandestin mexicain poursuivi par un fan de Donald la mèche orange"... ah ah ah MDR !!! :D
    Je n'ai vu que le premier, et je me demande toujours si je dois ou non regarder les suivants...

  • #9

    Roggy (mercredi, 25 janvier 2017 13:56)

    Regarde surtout le premier si tu veux bien commencer :)

  • #10

    titi70 (mercredi, 25 janvier 2017 16:29)

    Totalement d'accord avec ta chronique. Vraiment, je ne comprends pas l'utilité de ce quatrième épisode au vue du résultat catastrophique; Balagero & Plaza avaient promis de clôturer l'histoire avec Rec 4, sauf que c'est loin d’être le cas et qu'on se retrouve avec un film qui ne propose plus rien. En gros, c'est la même chose que le premier film, mais, dans un bateau.

  • #11

    Roggy (mercredi, 25 janvier 2017 18:49)

    Le point positif, dans un sens, c'est l'abandon du found footage pour un cinéma plus traditionnel et en même temps, plus conventionnel :)

  • #12

    princécranoir (dimanche, 29 janvier 2017 14:50)

    Comme d'autres, je me suis arrêté au 1, ou plus exactement au bout du premier quart d'heure du 1 puisque j'ai passé le restant de la projo à regarder mes pompes pour ne pas gerber sur le voisin. Je n'ai donc retenu qu'une chose de cette franchise : posez cette p*$£$! de caméra et barrez vous vite fait !

  • #13

    Roggy (dimanche, 29 janvier 2017 19:10)

    Je te comprends mais le film réserve néanmoins quelques moments de suspense fort malgré la caméra portée. C'est quand même sympa de pas vomir sur son voisin :)