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2e jour à l'Etrange festival

Mercredi 6 septembre 2023

 

2e journée à l’Etrange festival et déjà un grand écart à la JCVD, avec pour commencer l’indien Veerana de Shyam et Tulsi Ramsay daté de 1985 avec sa sorcière bien véner, et Pandemonium, le deuxième long-métrage du français Quarxx et sa descente aux Enfers. Deux films aux antipodes mais qui auraient pu concourir dans la course à la soirée Bis du vendredi soir à la Cinémathèque française.

 

VEERANA – Ma sorcière mal embouchée – Inde – 1985 - Shyam & Tulsi Ramsay

Rétrospective Ramsay Brothers : Horror Made In India

 

Pitch : Possédée dès son plus jeune âge par l’esprit d’une sorcière vengeresse, Jasmin est condamnée à errer à la recherche de victimes propres à rassasier sa soif.

 

Bollywood n’aura jamais fini de nous étonner, en particulier au mitan des années 80 où les succédanés des grands succès de l’horreur hollywoodiens déferlaient sur le sous-continent. Avec Veerana, le prolifique duo de réalisateurs (plus de 30 films entre 1975 et 2014) érige un récit syncrétique entre la sorcellerie, la magie noire, le vampirisme et la possession démoniaque, enrobé dans un écrin digne des productions de la Hammer et des couleurs flashy d’un Mario Bava. Un attelage un peu brinquebalant totalement visible à l’écran, surtout quand on y rajoute un humour simplet, quelques danses et numéros chantés.

Le début du film s’avère complètement ancré dans l’horreur avec la sorcière Nakita qui passe ses après-midis à terroriser un village et doit faire face au courageux Sameer pour la combattre et l’envoyer rejoindre ses ancêtres grâce à un talisman avec des lettres en sanscrit. C’était sans compter le méchant sorcier Baba (il passe difficilement inaperçu avec ses sourcils en virgule et sa tête de mort brodée sur son torse, quasi la même que celle à la proue du vaisseau d’Albator dans le dessin-animé de notre enfance) adepte de la magie qui récupère le corps et transfère l’âme de la démone dans l’esprit de la petite Jasmin, la nièce de Sameer. Plusieurs années plus tard, la sorcière se réveille afin de se venger, Jasmin se transforme alors régulièrement en femme-serpent, et de sucer le sang de ses victimes.

Ce résumé n’est que la partie visible de l’iceberg, le reste du métrage de plus de deux heures est ainsi parsemé de morceaux de bravoure avec des combats homériques grâce à un bellâtre musclé utilisant la technique bien connue du « Steven Seagal anémique » contre des hommes bêtes, grands et hirsutes, au milieu de cris, de pleurs et d’une musique bien balourde pour illustrer chaque situation. Saupoudrez le tout d’un comique bien lourdaud par le biais de personnages hauts en couleurs et cabotineurs, et vous aurez une idée de l’entreprise alternant le très bis lors des oppositions avec les sbires du sorcier, la parodie de L’Exorciste pour certaines séquences de possession, et les fameuses chansons bollywoodiennes avec, en bonus, une danse entre deux tourtereaux que n’auraient pas renié John Travolta et Olivia Newton-John avec cette candeur toute locale.

Bref, Veerana pioche dans tout un panel du cinéma, en particulier dans les arcanes foutraques du bis, les raccords aléatoires, les acteurs en roue libre et l’humour over the top. A noter néanmoins une atmosphère sensuelle exacerbée (presque sexuelle) dans les tenues des actrices et leur envie irrépressible de forniquer au point de les dessaper régulièrement (même si cela reste très prude au final) y compris pour la gent masculine souvent à poil. En réalité, les moments les plus drôles du film sont constitués par les apparitions excitées du chat (cornaqué désormais par le sorcier s’étant fait embaucher comme majordome dans la famille de Jasmin) sautant sur tout le monde en miaulant comme s’il était devenu fou, en particulier sur un personnage le prenant en grippe pour des séquences savoureuses. Mais pour en arriver là, il faudra accepter pas mal d’autres scories et de chansons sirupeuses qu’on espère définitivement oublier.

 

3/6

 

 

PANDEMONIUM – On n'ira pas tous au paradis  - France – 2023 – Quarxx

En Mondovision et en présence de l’équipe

 

Pitch : Après un accident, deux hommes errent sur la route. Ils doivent se rendre à l’évidence, ils sont bel et bien morts.

 

Difficile de se remettre de la projection de Pandemonium tant l’affiche et le pitch semblaient (enfin) faire flotter fièrement l’étendard de l’épouvante à la française. Qu’est-ce qu’on aurait aimé lui coller une étreinte d’enfer pour soutenir un genre moribond dans l’hexagone (même si le vent semble tourner ces derniers mois, espérons…). Mais force est de constater que le second long-métrage de Quarxx (Tous les Dieux du Ciel) donne le bâton pour se faire lacérer la couenne sur l’autel du mauvais goût. Parce qu’au final, le film est loin des ces espérances confinant même à un certain embarras.

Et pourtant, on était prêt à s’enflammer face à la très belle entame située sur les flancs embrumés d’une montagne de l’Aveyron où un accident entre une moto et une voiture envoie ad patres Nathan (Hugo Dillon) et Daniel (Arben Bajraktaraj). Ce dernier a bien conscience d’être décédé et doit convaincre son infortuné compagnon de cet état de fait. Une vingtaine de minutes d’un affrontement verbal drôle tendant aux bons mots dans une ambiance de plus en plus irréaliste et des décors de toute beauté. L’arrivée de deux portes symbolisant l’Enfer et le Paradis clôt ce premier segment au moment où les deux comparses comprennent l’obligation de franchir l’entrée vers Pandemonium, soit la dénommée capitale des Enfers. Plutôt pas mal pour une production fauchée et indépendante, en particulier le magnifique décor de fin du monde cousinant fortement avec La fin de L’Au-Delà de Lucio Fulci. Malheureusement, la suite nous a laissé pantois, pour ne pas dire dans une forme d’embarras.

Autre ambiance dans la deuxième partie dans laquelle on suit une gamine Nina (Manon Maindivide) à l’origine de la mort de ses parents, ou alors c’est l’œuvre du monstre difforme Tony (Carl Laforêt), sorte d’ogre candide, qui vit au sous-sol. Un segment en forme de conte complètement hors sol avec une enfant insupportable au possible coincée dans sa maison et des péripéties tellement longues qu’elles en deviennent gênantes, sans réel lien avec le début hormis le fait que tous les événements maléfiques concoctés par Nina seront à l’origine de son passage direct par les limbes de l’oubli. Et la dernière histoire ne vient pas non plus sauver le film du naufrage avec cette mère éplorée suite au suicide de sa fille qui cherche par tous les moyens à se persuader qu’elle va revenir et même partir en vacances avec elle. Là encore, ce récit totalement dramatique ne s’insère pas dans le concept initial à mon sens comme si ces trois courts-métrages étaient recollés entre eux vainement.

C’est sans doute l’épilogue avec le retour du personnage de Nathan sous les auspices d’une sorte de cerbère à la carrure de colosse et au faciès de bouc qui enferre Pandemonium dans le marigot trouble du WTF. Ce pauvre Nathan est enfermé pour 40 siècles dans une cellule avec un psychopathe lui aussi atteint de malformation digne du monstre de Les Goonies (?) pour une conclusion en forme de prêchi-prêcha pseudo-mystique et de résurrection sous forme de métempsychose. Et pour couronner le tout, la morale très basique de l’affaire est que tous les humains finissent dans la Géhenne. Bref, votre serviteur fut fort marri d’apprendre cette sentence et de ne pas avoir adhéré au film, d’abord prévu comme un hommage à Fulci et terminant comme un épisode de Kaamelott.

 

2/6

 

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