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L'as de pique
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PIFFF 2023
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Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
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4e jour au PIFFF 2023 et palmarès

Dernière journée au PIFFF 2023 avec un programme chargé, pas moins de quatre longs-métrages avec l’uppercut argentin When Evil Lurks (2023) de Demian Rugna, le voyage dans le temps sous la forme d’une romcom, Zanox (2023) du Hongrois Gábor Benö Baranyi, le film culte La Maison aux fenêtres qui rient (1976) de l’Italien Pupi Avati, et pour terminer la soirée, le thriller sanglant Last Straw de l’Américain Alan Scott Neal.

 

A l’année prochaine !

 

Roggy.

 

WHEN EVIL LURKS – Argentine – 2023 - Demián Rugna

Hors compétition

 

Pitch : Deux frères, Pedro et Jaime, entrent dans une bicoque de leur village et y découvrent le corps atrocement déformé d’un homme à l’agonie, hôte d’un démon. La fratrie prend sur elle de mettre fin à ses souffrances, et le mal se répand dans toute la population avoisinante.

 

On avait déjà croisé Demián Rugna dans un autre festival avec Terrified (2018), film de maison hantée réussie visuellement mais très « pompier » dans son approche du surnaturel. Avec When Evil Lurks, le cinéaste/scénariste continue d’explorer les interstices argentins par le biais d’une horreur organique et viscérale bien plus mature que son œuvre précédente. En réalité, un véritable choc jusqu’au-boutiste au possible. Incompréhensible de ne pas l’avoir ajouté en compétition.

Dès que les frères Pedro (Ezequiel Rodríguez) et Jimmy (Demián Salomón) entendent des coups de feu dans la campagne pendant la nuit, le sort du film est scellé. Il sera porté par une espèce de chape de plomb permanente et une musique de circonstance pour ce faux road-movie dramatique sans retour. La découverte d’un cadavre mutilé donne le ton à l’instar de tout le métrage extrêmement violent dans son approche de la société sise dans la campagne argentine. On étouffe avec les personnages confrontés à l’indicible, un homme obèse toujours vivant et allongé sur son lit en état de décomposition avancée comme s’il avait attrapé une peste carabinée. Il est en fait possédé par un démon. Evidemment, les deux frères prennent la mauvaise décision en décidant de se séparer du supplicié.

La suite est un enchaînement de scènes chocs, le mal se propageant à la toute communauté les obligeant à accomplir des actes barbares, même les animaux sont sujets à se montrer violents. Progressivement, la folie s’empare des hommes, des femmes y compris des enfants dont le sort réservé va bien au-delà du supportable sous la coupe de séquences mémorables et frontales qu’on voit rarement sur un écran. A la fois dérangeants et magnifiques, ces moments d’explosion de brutalité gangrènent encore plus le film de sa veine nihiliste nous menant à un dernier acte versé vers un exorcisme syncrétique entre les croyances locales et la religion catholique que n’aurait pas renié Quien Puede Matar A niño ? de Narciso Ibáñez Serrador quant au destin funèbre des enfants.

 

4,5/6

 

ZANOX – Hongrie – 2023 - Gábor Benö Baranyi

En compétition avec la présence de l’actrice Lili Vetlényi

 

Pitch : Le dernier jour de l’année scolaire, Misi réalise que son médicament expérimental contre l’anxiété, mélangé à une gnôle artisanale, lui donne la faculté de voyager dans le passé. Non loin des agapes étudiantes et de son grand amour, un tueur rôde.

 

Second représentant hongrois dans la sélection officielle avec Zanox présenté en préambule par les programmateurs comme un mélange des Sous-Doués et de Donnie Darko. Une hybridation pas vraiment visible à l’écran pour ce premier long-métrage de fin d’études avec de jeunes acteurs débutants. Et cela se ressent à l’écran malgré une forme d’empathie pour ces personnages un peu losers et un comique de situation pas toujours maîtrisé.

Misi (Elõd Bálint) est un jeune homme tranquille dont la vie bascule lorsqu’il absorbe une pilule de Zanox avec une boisson alcoolisée artisanale le transportant par magie une journée en arrière. Il va profiter de ce don tombé du ciel pour essayer de sauver sa petite-amie Janka (Lili Erdõs) d’une agression fatale dans un parc après une fête pour célébrer la fin de leurs études. Sur le papier, c’est plutôt une bonne idée mais en réalité, Zanox souffre de pas mal de lacunes narratives, d’un manque de budget et d’une écriture par moment aléatoire. Rien d’infamant, les deux héros sont sympathiques et quelques situations peuvent prêtées à sourire.

Mais on se demande encore comment ce tout petit film sans moyen (mais avec énergie et volonté) a pu atterrir dans la sélection officielle tant il semble (et forcément) aux limites de l’amateurisme et dont le prétexte du fantastique (le voyage dans le temps) n’est le prétexte qu’à une comédie romantique adolescente. A se demander même si Gábor Benö Baranyi n’aurait pas trop regardé Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré pour les contorsions lors de l’ingurgitation du breuvage. Difficile à dire mais cela reste anecdotique au regard de cette bluette gentiment naïve, à l’image de son tueur au couteau très cheapos planqué dans un sous-bois peu fourni en arbres.

 

3/6

 

LA MAISON AUX FENÊTRES QUI RIENT – Italie – 1976 – Pupi Avati

Séance culte

 

Pitch : Stefano s’installe dans un petit village, où il doit restaurer une fresque macabre. Au fil des jours, les langues locales se délient autour de la personnalité du peintre décédé et du sens de ses œuvres. L’enquête de Stefano le mène à une mystérieuse maison.

 

Si La Maison aux fenêtres qui rient a gagné ses galons d’œuvre culte s’est en partie dû à son impossibilité de visionner le film en salle pendant très longtemps. A l’occasion d’une rétrospective de Pupi Avati à la Cinémathèque de Bologne l’été dernier, la Société SND s’est procurée le film qui bénéficie d’une restauration en 4K. Le film sortira d’ailleurs en vidéo en 2024. La Casa dalle finestre chi ridono (en vo) est un long-métrage assez étrange et pas le plus connu de Pupi Avati (Zeder), nimbé dans un environnement de suspicion et de malédiction dans une campagne italienne où les habitants d’un petit village semblent cachés un terrible secret.

Quand Stefano (Lino Capolicchio, Terreur Sur La Lagune) débarque afin de restaurer une fresque en très mauvais état dans une église représentant le Martyr de San Sebastian, laissant apparaître un supplicié, le spectateur est renvoyé à la séquence inaugurale convoquant la souffrance, la mort, le désir charnel, au son des paroles enregistrées du peintre Bruno Legnani. Le tableau de cet homme torturé à mort irise le récit de ce trouble latent entretenu par des personnages tout aussi en couleurs et névrosés. Une galerie de personnages poussant Stefano dans ses derniers retranchements entre secret macabre enterré près de la maison au sourire, vieille paralytique dans son lit, et rapprochement sexuel avec l’institutrice remplaçante Francesca (Francesca Marciano).

La Maison aux fenêtres qui rient joue sur une forme de singularité, sur les faux-semblants de villageois peut-être tous impliqués au milieu d’une antienne volontairement acceptée, un environnement aux effluves surnaturelles et une fresque qui, remise en état, dévoile de plus en plus des pratiques rituelles contre-nature. En réalité, le film ne ressemble pas à grand-chose de connu et navigue entre le giallo et l’épouvante gothique d’un Bava ou d’un Fulci sans jamais véritable atteindre leur envolée sanglante. Il baigne dans une atmosphère à la fois très dépouillée et par instant baroque pour dépeindre une ruralité recroquevillée sur elle-même et sur ses secrets.

 

 

LAST STRAW – USA – 2023 – Alan Scott Neal

En compétition

 

Pitch : Entre les petites frappes du coin à remettre en place, le cuistot sardonique et un serveur un peu trop collant, Nancy subit son job au dîner de son père. Alors qu’elle assure seule un service de nuit, un groupe d’individus masqués s’en prend à l’établissement.

 

Avec ce premier long métrage, l’ancien directeur de casting Alan Scott Neal se lance dans la réalisation avec ce thriller horrifique en forme de huis-clos. Nancy (Jessica Belkin) est une jeune femme de 20 ans qui apprend sa grossesse et a du mal à se projeter dans sa vie cantonnée à travailler dans un Diner dans un bled paumé de l’Amérique profonde sous la houlette de son père, le gérant, un peu absent et fréquentant une autre femme suite au décès de la mère de Nancy.

De garde une nuit, Nancy va être confrontée à une bande d’adolescents à motos revêtus de masques la menaçant la première fois et en journée et qui reviennent la traumatiser la nuit venue. On est presque là sur les terrains bien connues du thriller domestique dans un lieu clos avec ses embardées (comme souvent) très violentes. Last Straw n’y échappe pas vraiment même si le point de vue change dans la deuxième partie pour se focaliser les assaillants. C’est sans aucun doute la bonne idée de ce métrage plutôt bien shooté et interprété qu’on a, somme tout, déjà vu.

Ce n’est certes pas le cynisme de Scream, mais force est de constater que l’ensemble des personnages ont le coup de couteau facile et la violence comme seule réponse à leur malheur, ou plutôt à leur ennui latent dans cette Amérique blanche des campagnes, un peu oublié à son sort. L’héroïne reste assez caricaturale même si le scénario insinue en elle tous ses traumas comme une réponse à sa rébellion. Rien d’exceptionnel non plus.

 

3/6

 

Palmarès PIFFF 2023 :

 

Œil d’Or Long-Métrage International

VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT

 d'Ariane Louis-Seize

 

Prix Ciné+Frisson Long-Métrage

VAMPIRE HUMANISTE CHERCHE SUICIDAIRE CONSENTANT

d’Ariane Louis-Seize

 

Prix des Lecteurs Mad Movies Long-Métrage International

STOP MOTION de Robert Morgan

 

Œil d’Or Court-Métrage Français

CADAVÉRIK de Maxime Brunet e Rémi Paquin

 

Prix du Jury Court-Métrage Français

CADAVÉRIK de Maxime Brunet e Rémi Paquin

 

Œil d’Or Court-Métrage International

MURDER CAMP de Clara Aranovich

 

Prix Ciné+Frisson Court-Métrage

GERTRUDE & YVAN PARTY HARD de Louise Groult

 

GRAND PRIX CLIMAX du meilleur scénario de genre 2023

VÖLVA de Laura Moruzzi

 

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