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JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM

 

GENRE : Sauver le T-Rex

REALISATEUR : Juan Antonio Bayona

ANNEE : 2018

PAYS : USA

BUDGET : 170 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Chris Pratt, Brice Dallas Howard,

 

 

RESUME : Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l’île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction.

 

MON HUMBLE AVIS

La franchise Jurassic Park continue à essaimer ses succédanés avec cette séquelle au divertissant Jurassic world. L’immense succès du long-métrage à base de dinosaures méchants engendra une suite attendue, cette fois-ci confiée au réalisateur espagnol de L’orphelinat Juan-Antonio Bayona. Au petit jeu des comparaisons, Jurassic World : Fallen Kingdom est inférieur à son prédécesseur du fait d’un script plus tourné vers le spectaculaire et l’humour au détriment d’une horreur psychologique voire graphique. Le film fait ici office clairement de transition avant une conclusion que l’on espère dantesque et (espérons-le) plus nihiliste.

Pourtant, le début est intéressant avec cette réflexion sur le sort des dinosaures résonnant comme un écho aux débats enflammés liées à la place de l’animal dans nos sociétés (Des enjeux similaires apparaissent pour les mutants dans la saga X-Men). Faut-il sauver ces êtres récrés de toutes pièces alors qu’une destruction imminente de leur île les envoient à une mort certaine ? Un vaste débat à peine effleuré avant de retourner sur Isla Nublar où des militaires et certains héros du premier opus tentent de sauver des spécimens (dont le raptor intelligent Blue) afin de les installer dans une espèce de sanctuaire à l’abri des regards. Cette île instable en proie à l’irruption d’un volcan renvoie directement à une actualité récente. D’autant plus que Jurassic World : Fallen Kingdom a été tourné à Hawaï, actuellement aux prises avec les mêmes phénomènes telluriques, la terre s’ouvrant littéralement pour en faire jaillir une lave dévastatrice. Certainement les meilleures séquences du film provoquant la fuite des humains à bord d’une Arche de Noé paléontologique tandis que les malchanceux, définitivement coincés sur l’île, finiront carbonisés. De très belles images pour une première partie pour le moins efficace sans être géniale.

Contrairement à d’autres franchises ludiques, ces reboot de Jurassic Park manquent surtout de personnages forts et suffisamment caractérisés pour générer une empathie. Si Owen Grady (Chris Les gardiens de la galaxie Pratt) conserve son personnage de dresseur sympathique et gouailleur, il reste accompagné de son ex-copine Claire (Brice Dallas Howard, totalement inexpressive) et d’un duo horripilant de jeunes geek toujours prêts à se vanner, entretenant l’aspect comique et sidekick du film. Finalement symbolique d’une franchise tournée vers le mainstream qui édulcore volontairement toutes situations dramatiques. De fait, hormis un bras arraché, aucune substance rougeâtre ne vient tâcher l’écran. Un comble au regard de la truffe acérée de chaque dino… Bref, la récente et extraordinaire trilogie de La planète des singes avec son iconique César peuvent dormir tranquille.

Certes, les effets spéciaux d’ILM sont toujours aussi ébouriffants et le film reste un bon gros divertissement familial globalement bien shooté, mais le fond de la casserole commence à revêtir les oripeaux d’un cinéma bigger than louder déjà vu, dont il ne ressort pas suffisamment d’émotions. Multiplier les dinosaures à l’écran, les personnages caricaturaux à l’image du soldat Ken Wheatley (Ted Levine, Big game) en mode grimace à la DeNiro (on se souvient de Samuel L. Jackson dans Kong : Skull island décomplexé mais assumé), du méchant Russe mafieux et des séquences de poursuites complètement irréalistes (la gestion des lieux et du temps) comme dans un blockbuster lambda, ne font pas un long-métrage forcément réussi, sans un scénario charpenté pour accueillir dans sa deuxième partie des dizaines de créatures antédiluviennes dans un vaste château. Un changement de registre sous forme de huis-clos citant dans les grandes lignes Alien et tout un cinéma horrifique gothique, qui transforme symboliquement les dinosaures en créatures vampiriques ou lycanthropiques hurlant sous les rayons de la lune.

Pourquoi pas, mais ce clonage (rebondissant encore plus avec l’apparition d’un autre personnage) des influences et de l’iconographie ne fonctionne pas vraiment, le film n’engendrant aucune peur pour des héros se sortant invariablement de catastrophes annoncées. Les situations sont ainsi vite désamorcées par une blague ou un retournement de l’action que l’on sent venir à des kilomètres. Dommage, car Bayona n’est pas un manche en terme de réalisation, certaines séquences sont spectaculaires, mais le casting incolore, le scénario éculé voire incompréhensible (c’est quoi cette réunion d’ultra riches venus acheter des dinosaures comme de l’uranium…) confinent le film à tourner sur lui-même et à ressasser les mêmes événements. Au final, Jurassic World : Fallen Kingdom se laisse regarder sans déplaisir mais laisse néanmoins un mauvais goût en bouche, entre fadeur et absence d’enjeux suffisants pour justifier cette exploitation. Faut-il espérer une conclusion à la hauteur de la dernière bobine qui virerait au post-apo brutal et sanglant ? Spielberg ou Del Toro sont invités à rejoindre le plateau...

 

3/6

 

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Commentaires: 7
  • #1

    titi70 (dimanche, 17 juin 2018 11:26)

    je dois le voir demain après midi, celui la, donc, je jugerais sur place, mais, il est clair que ton avis n'est guère engageant. Par contre, pour la conclusion, pitié, pas Del Toro, il va nous filmer des gens qui causent durant deux heures et on ne verra aucun dinosaures, comme il l'a fait avec Pacific Rim, en reléguant les monstres au second plan et en privilégiant des humains idiots.

  • #2

    Roggy (dimanche, 17 juin 2018 20:55)

    C'est uniquement mon ressenti, il est possible que tu l'apprécies plus que moi. De toute façon, je ne pense pas que Del Toro réalise la suite, sois rassuré :)

  • #3

    alice in oliver (lundi, 18 juin 2018 11:55)

    L'absence de Spielby doit en effet se faire furieusement sentir. Pas trop fan de la saga de toute manière et donc peu enthousiaste à l'idée de visionner ce Jurassic World 2.

  • #4

    Roggy (lundi, 18 juin 2018 19:42)

    Je t'avoue que j'avais bien aimé le premier film plutôt divertissant. J'ai été vraiment déçu par cette suite.

  • #5

    alice in chains (mardi, 19 juin 2018 11:41)

    Personnellement, j'aime bien le tout premier Jurassic Park et le tout premier Jurassic World. Je n'aime ni Jurassic Park 2 ni Jurassic Park 3

  • #6

    Princécranoir (dimanche, 24 juin 2018 19:16)

    Tout ce que je lis sur ce pop-corn movie oscille (à de rares exception près comme Télérama) entre le très moyen "qui se laisse voir" comme toi ou carrément le navrant complet. Ayant fait l'impasse sur l'ouverture de ce nouveau parc à sauropodes, je vais donc m'abstenir à nouveau pour celui-ci.

  • #7

    Roggy (dimanche, 24 juin 2018 23:40)

    J'ai le même avis que "Télérama" alors lol