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Soirée Perles rares vampiriques à la Cinémathèque
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2e jour au PIFFF

Deuxième jour au PIFFF avec un thriller américain confiné (Piercing), la séance culte avec Halloween III de Tommy Lee Wallace et le film français très étrange de Quarkxx Tous les dieux du ciel et de la terre. Une première journée complète tout en douceur.

 

PIERCING – Psycho – USA – 2017 – Nicolas Pesce

 

En compétition

 

Reed a le plus grand mal à contenir ses penchants psychopathes depuis la naissance de sa fille. Il loue une chambre d'hôtel et fait appel aux services d'une call-girl qu'il prévoit d'assassiner pour étancher sa soif homicide. Sa proie s'avère encore plus tordue que lui...

 

De l’auteur japonais Ryu Murakami, on connaît surtout l'adaptation d'Audition de Takashi Miike en 1999. Nicolas Pesce (le remarqué The eyes of my mothers) reprend le flambeau en s'attaquant à Piercing. Convoquant les effluves du giallo et de l'esthétique des années 70, le futur réalisateur d'un énième remake de The Grudge (Mais pourquoi ?) écrit et met en scène un huis-clos se déroulant dans une chambre d'hôtel loué par un homme afin de tuer une femme et dans l'appartement de cette dernière après l'avoir ramenée chez elle.

Si le film s'inscrit sous les meilleurs auspices dès le départ avec une photographie léchée et une musique tirée d'un panel de giallos (Les frissons de l'angoisse, et la ritournelle très présente de La dama rossa uccide sette volte de 1972), il tourne rapidement à vide du fait d'enjeux très limités. En effet, à part la scène où Reed (Christopher Abbot, It comes at night) mime un meurtre à blanc avec le son des coups à l'appui, Piercing fait du surplace et ce malgré l'entrée en scène de Jackie (Mia Wasikowska, Stoker). Une prostituée tout aussi chelou que son hôte qui commence à se taillader la cuisse dans la salle de bain avant de finir à l'hôpital gâchant ainsi les plans organisés de Reed qui se prend inconsciemment d'amitié pour elle, malgré les voix l'incitant à la tuer.

L'univers dépeint par Nicolas Pesce rappelle les longs-métrages auxquels il rend hommage (l'utilisation de splitscreens) mais ne parvient jamais à donner un souffle à son film malgré l'abattage irréprochable des comédiens et une mise en scène stylisée. On se fout de leur histoire (Reed est un psychopathe un peu fake) et le retournement de situation dans la deuxième partie ne change rien à l'ennui profond qui s'installe au son d'une beau score pompé chez Bruno Nicolai, comme un aveu d'impuissance pour masquer les faiblesses d'un scénario menant nulle part. Esthétique certes, mais vain car au final Piercing ne raconte pas grand-chose, trop engoncé dans ses références et son parti pris de jouer sur des codes déjà rebattus.

 

2/6

 

HALLOWEEN III – Citrouille maléfique – USA – 1982 – Tommy Lee Wallace

Séance culte

 

Un fabricant de masques d'Halloween met au point un plan démoniaque pour tuer des millions d'enfants avec ses masques...

 

Première séance culte avec ce film presque maudit considéré pendant longtemps comme le vilain petit canard de la saga Halloween. Réhabilité depuis quelques années, Halloween III, le sang du sorcier possède ses fervents supporters justement parce qu'il se démarque de la franchise initiée par John Carpenter. Après deux premiers films ayant bien marché au box-office, le papa de New-York 1997 et Debra Hill ne sont pas très chauds pour être associés à une suite et confient la réalisation au fidèle Tommy Lee Wallace, scénariste (Amityville II : Le possédé), monteur (Le 1er Halloween) dont c'est ici la première réalisation avant la première adaptation de Ca en 1990 ou Vampire, vous avez dit vampire 2 ?

Si Wallace avait refusé la séquelle du chef-d’œuvre de Carpenter, il accepte de s'atteler à cette fausse suite faite à la base pour devenir une anthologie de films sur des mythes bien particuliers comme celui d'Halloween. A la revoyure, ce 3e opus, débarrassé du masque de Michael Myers (malgré la diffusion du film original à la télévision pour marquer les accointances avec ses aînés), s'avère bien rythmé. On suit avec intérêt les déambulations du Docteur Daniel Challis (Tom Atkins, Fog) et de Ellie Grimbridge (Stacey Nelkin, Coups de feu sur Broadway) afin de découvrir les secrets de cette usine à jouets fournissant la plupart des masques d'Halloween pour le pays.

On reconnaît bien la patte de Carpenter dans les thématiques abordées, la manipulation des médias et de la population, au travers notamment de cette ritournelle annonçant l'arrivée d'Halloween qui n'arrête pas de passer sur les écrans de télévision pour matraquer son discours et obliger les enfants à regarder la petite lucarne revêtue de leurs masques. Idem pour l'atmosphère très étrange de la ville, où la firme a son siège, au son d'une musique composée par Carpenter lui-même. Rien à voir donc avec un slasher mais plutôt d'un bon film flirtant avec l'horreur agrémenté de quelques plans gore (les têtes des enfants se liquéfient) et la SF grâce à l'utilisation de ces androïdes mutiques et tueurs en costume trois pièces du plus bel effet.

Halloween III : Season of the Witch (en VO) brasse ainsi plusieurs influences pour un résultat agréable bien loin de ses frères de psychopathes au couteau, ce qui explique certainement l'échec du film et des spectateurs s'attendant forcément à un slasher référentiel. Dommage que le public soit passé à côté, car l'ambiance est particulièrement étouffante à l'image du propriétaire de la société Conal Cochran (Dan O'Herlihy, Robocop) qui compose un personnage machiavélique d'anthologie au sein d'un folklore irlandais ancestraux et de rites païens.

 

 

TOUS LES DIEUX DU CIEL - Signes - France - 2018 - Quarxx

 

En compétition et en présence de l'équipe du film

 

Simon vit dans une ferme isolée avec sa sœur Estelle, alitée dans un état végétatif, sous le joug des séquelles motrices d'un accident survenu durant leur enfance. Suite à son licenciement, Simon rompt encore plus le ban avec la société et se replie sur ses obsessions paranoïaques, en quête éperdue d'un contact avec un autre monde...

 

Quarxx adapte ici son moyen-métrage Un ciel bleu presque parfait récompensé dans pas mal de festivals, en extrapolant son histoire en long avec son duo d'acteurs originaux Simon (Jean-Luc Couchard, Dikkenek) et Estelle (Melanie Gaydos, Insidious, la dernière clé) également mannequin, atteinte d'une maladie génétique lui donnant une allure très particulière. Dans le film, sa situation est due à un mauvais jeu initié par son frère Simon qui l'a défigurée à cause d'une arme à feu. Se sentant coupable, Simon vit avec elle et s'occupe d'elle au quotidien, dans la mesure de ses moyens et dans un dénuement total.

Bref, Simon ne roule pas sur l'or (son boulot d'ouvrier n'est pas folichon) et s'avère atteint de troubles mentaux, aux limites de la schizophrénie. Depuis sa jeunesse, il entend des voix. Il est persuadé que des extraterrestres vont venir le chercher et l'amener avec sa sœur vers un monde meilleur. Les signes se rapprochent et le réalisateur entretient le doute grâce à des images dignes d'un film de SF (on pense à Take shelter). Mais l'abduction se fait attendre et le scénario s'avenure régulièrement vers les terres du drame au détriment d'une histoire plus construite autour de son sujet. Si les acteurs principaux sont corrects, certains seconds rôles laissent à désirer et quelques séquences sont inutiles entre drame familial et humour gaulois (les deux paysans grossiers, le personnage censé coucher avec Estelle).

Sans ennuyer, Tous les dieux du ciel est ainsi perclus de quelques scories scénaristiques nuisant au déroulé du récit malgré une belle mise en scène et des choix de cadrage intéressants voire des scènes malaisantes (la nudité d'Estelle). Les accès de violence tombent également un peu à plat, le personnage de Simon bascule trop vite dans la démence (le corps donné aux cochons). Quarxx possède un vrai univers, une esthétique et il faut saluer cette prise de risque trop peu usitée dans le cinéma français. Dommage que le film n'ait pas été plus resserré autour de quelques personnages (la petite fille par exemple) et de son intrigue afin d'éviter une dernière partie trop longue et redondante dans un couvent où d'autres freaks sont présents. Un réalisateur néanmoins à suivre.

 

3/6

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Adrien (samedi, 08 décembre 2018 15:42)

    Bé je me fais pas de soucis pour Piercing tiens. Hommage au Giallo ? T'inquiète pas que 99% de la communauté de genre franco-belge va se masturber dessus. En plus ça sous-entend le pire pour ce prochain Grudge (et moi qui aimait les originaux, ça devient de pire en pire cette franchise).

    Ravi que Halloween 3 t'ai plu, rien à redire ;) En revanche le truc français là, bon... Désolé mais ça a l'air surtout de l'habituel truc prétentieux bien de chez nous avec des jolies images, des scènes abstraites de beaucoup de longueur. Visiblement pas ennuyeux mais je sans que ça va me gonfler. Quand le réal se la joue artiste à pseudo de toute façon, faut se méfier... >__> (par contre c'était une chouette série en CGI ça, Quarx)

  • #2

    Roggy (samedi, 08 décembre 2018 16:50)

    Je pense que le réal n'est pas mauvais mais son script et son traitement sont trop limités pour intéresser à mon sens :).

  • #3

    alice in oliver (lundi, 10 décembre 2018 11:58)

    je rejoins ton avis sur halloween 3, un chapitre souvent honni et mésestimé en raison de l'absence de Myers. Mais perso, j'aime bien ce volet insolite qui permet d'apprécier une nouvelle forme de fête cauchemardesque

  • #4

    Roggy (lundi, 10 décembre 2018 12:00)

    C'est tout à fait ça, le propos change et l'absence du tueur ne fait pas ressentir.