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4e jour au PIFFF

Le festival suit son cour avec cette 4e journée et 3 films au compteur. Le drame intimiste italien sur la mafia Sicilian ghost story, la séance culte avec l'inénarrable Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin et enfin une comédie horrifique américaine Tragedy girls.

 

SICILIAN GHOST STORY – Mafia rêveuse – Italie/France/Suisse – 2017 – Fabio Grassadonia et Antonio Piazza

 

En compétition et en présence des réalisateurs

 

Pitch : Dans un petit village de Sicile, le jeune Giuseppe disparaît du jour au lendemain. En quête de vérité, une de ses camarades de classe, Luna, décide de mener sa propre enquête sans se douter que ses recherches vont la plonger dans un univers particulièrement sombre et dangereux...

 

Bien que la qualité du film ne soit pas remise en cause, on peut néanmoins se demander la pertinence d'insérer dans la compétition officielle ce Sicilian ghost story. En effet, le volet fantastique est vraiment très peu suggéré et se traduit surtout par les visions fantasmées de la petite fille. Basé sur un fait divers des années 90, le film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza qui s'étaient déjà faits remarquer avec Salvo raconte le destin tragique de deux adolescents. Luna (Julia Jedlikowska) est amoureuse de Giuseppe (Gaetano Fernandez) en secret mais lui tourne autour comme une gamine transie de désir et de pudeur. Quand Giuseppe disparaît sans crier gare, Luna décide de le retrouver par tous les moyens.

Comme l'ont signalé les deux réalisateurs sur scène, ce fait divers particulièrement horrible a marqué les esprits en Italie et l'objectif était de l'évoquer notamment au travers d'une forme de conte. Le film commence ainsi dans une espèce de cave taillée à même la roche dans la maison de Luna où on retrouve une petite chouette pouvant symboliser le lien entre le monde des vivants et des morts. Cette référence va irriguer tout le film dans la mesure où la relation entre Luna et Giuseppe ne se rompra jamais malgré l'éloignement. Le jeune homme sera enfermé pendant plus de deux ans. Sicilian ghost story est avant tout une histoire d'amour indéfectible entre deux adolescents innocents mais pris dans les mailles du système mafieux. Giuseppe est ainsi le fils d'un membre de l'organisation et sert de monnaie d'échange.

On pourra reprocher aux deux réalisateurs leur côté un peu poseur sur certaines séquences mais leur peinture de la Sicile des années 90 fait froid dans le dos. Entre omerta et non-dits, ses habitants sont enclavés dans leur mutisme même pour sauver la vie d'un enfant. Avec acharnement, Luna tente de retrouve son premier amour dont elle ne peut se départir entre un père diabétique un peu absent et une mère d'origine suisse très coincée. Au travers de ses rêveries et de ses fantasmes, l'adolescente imagine ou découvre, on ne sait pas trop bien, des bribes du lieu où son ami et retenu au point de commencer une enquête dans laquelle elle mêle ses amis au détriment de son équilibre familial.

Cette histoire de personne retenue contre son gré fait écho au film de la veille, Tigers are not afraid, quand la réalité mexicaine rejoint l'Européenne, avec encore des enfants persécutés par des organisations mafieuses et que le cinéma dénonce. Pour en revenir à Sicilian ghost story, il faut saluer la qualité visuelle et le travail sur le son donnant toute la beauté métaphorique au film, baladant son héroïne dans la campagne sicilienne à la recherche d'un amour perdu et de ses propres chimères matérialisées par son passage à l'âge adulte. Au final, le long-métrage, dont le titre renvoie surtout aux fantômes de la mafia, traduit avec une certaine pudeur froide et horrible une situation tragique dont l'issue fatale ne fait aucun doute.

 

4/6

 

LES AVENTURES DE JACK BURTON – Fun story – USA – 1986 – John Carpenter

 

Séance culte

 

Je ne vous ferai pas l'affront de décortiquer cette œuvre culte de John Carpenter mais le film est toujours un plaisir à visionner. Comme il a été signalé en introduction, la genèse du film n'a pas été de tout repos et soumise aux aléas des producteurs. Si on apprécie toujours autant l'ambiance décontractée et fun du long-métrage grâce au casting et notamment la présence de Kurt Russel, on aurait été bien surpris d'imaginer Jack Nicholson ou Clint Eastwood à la place comme envisagé au départ !

Alors que les producteurs voulaient supprimer le côté comique du film qui à l'origine devait se dérouler au XIXe siècle, Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin tape toujours aussi juste dans l'humour et les références. On ressent cette symbiose entre les personnages et Kurt Russel est extraordinaire en loser charmant et drôle. Le film fonctionne vraiment bien avec ce fantastique old shool entre série B décomplexée, humour potache et des séquences un peu Bis avec quelques monstres rigolos.

 

TRAGEDY GIRLS – Réseaux sociaux – USA – 2017 – Tyler MacIntyre

 

En compétition

 

Pitch : Pitch : Deux adolescentes fascinées par la mort décident de kidnapper un tueur en série pour qu’il leur enseigne les « ficelles du métier ». Le début d’une vague de crimes qui va transformer ce duo de lycéennes mal dans leur peau en véritables stars des réseaux sociaux...

 

Tyler MacIntyre n'est pas un réalisateur inconnu. On se souvient de lui pour son précédent film Patchwork, mélange de comédie horrifique proche dans le visuel et l'esprit de Frankenhooker de Franck Henenlotter. Avec Tragedy girls, le réalisateur continue dans la comédie à tendance rouge sang avec cette histoire de deux adolescentes commettant des crimes pour être les plus populaires possibles au sein de leur lycée.

Dans sa première partie, le film est très enlevée et les gags ainsi que les références fusent grâce à la verve des deux héroïnes, McAyla (Alexandra Shipp, X-Men : Apocalypse) et Sadie (Brianna Hildebrand, Deadpool) dans un scénario jouant très bien du phénomène des réseaux sociaux et de leurs dérives. Un humour noir entretenu lors des meurtres très sanglants en lien avec la capture d'un serial-killer Lowell (Kevin Durand, la série The Strain) sévissant dans la ville afin qu'il leur apprenne les ficelles du métier. Evidemment, tout ne se passe pas comme prévu et les morts organisées passent pour des accidents au grad dam de leurs génitrices qui, avec leur hashtag, essaient de devenir les plus populaires possibles.

Doté d'un casting de seconds rôles assez impressionnant, Craig Robinson (La machine à démonter le temps), Josh Hutcherson (Hunger games), Tragedy girls fait dans l'humour sanglant entre Scream et Tucker and Dale vs Evil. Le film fait apparemment aussi référence à Fatal games (Heathers en VO Michael Lehmann, 1988). Le second degré et les séquences ridicules avec musique sirupeuse à la clé frappent juste et le film s'avère divertissant. Dommage que ces personnages secondaires soient un peu sous-exploités au détriment de la relation entre les deux adolescentes.

Dans sa deuxième partie, le film se fait plus répétitif voire un peu moralisateur avec l'évolution des personnages, la charge contre internet, les réseaux sociaux et on reste un peu sur sa faim avec le climax assez prévisible et ressemblant beaucoup à Carrie. Cela n’entache en rien l'ensemble du long-métrage se laissant suivre avec plaisir grâce à des séquences comiques réussies et des mises à mort particulièrement gore et très drôles. Tragedy girls ne sortira pas au cinéma mais directement sur un plateforme pour mobiles...

 

4/6

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Oreo33 (dimanche, 10 décembre 2017 11:36)

    La copie proposée était superbe. C'est une bonne idée la future ressortie de Jack Burton dans les griffes du mandarin par Splendor Films. Un beau film à re revoir sur grand écran. Ca m'a surpris le monde présent pour cette projection. Tant mieux, d'ailleurs. ^^

  • #2

    Roggy (dimanche, 10 décembre 2017 11:40)

    C'était effectivement une très belle copie. Il faut savoir qu'il y a souvent beaucoup de monde à ces séances cultes, notamment pour la diffusion des films de John Carpenter.