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9e jour à l'Etrange festival

 

Avant-dernière journée à l'Etrange festival consacrée au cinéma asiatique avec l'indonésien May the devil take you de Timo Tjahjanto et le japonais Liverleaf de Eisuke Naito.

 

 

MAY THE DEVIL TAKE YOU – Salsa du démon - Indonésie – 2018 - Timo Tjahjanto

En compétition

 

Pitch : Alfie retrouve sa famille avec qui elle a des relations conflictuelles, à l’occasion de l’hospitalisation de son père. Rapidement rejointe par sa belle-famille, elle va se rendre dans une vieille bâtisse familiale isolée en forêt, où vont se déclencher des phénomènes surnaturels. Et tandis que les esprits apparaissent, le séjour vire au massacre...

 

 

Le film débute par une scène où un homme Lesmana (Ray Sahetapy, The raid) fait un pacte dans la cave de sa maison avec une femme démon pour devenir riche. Evidemment, la nana flotte dans les airs et le vieux grisou obtient ce qu'il attend mais le prix à payer est de l'envoyer à l'hôpital plusieurs années après. Bref, une première séquence efficace qui pose déjà les jalons d'un long-métrage fantastique tourné vers l'horreur graphique et piochant (plagiant ?) pas mal dans l'histoire du cinéma. A la tête de cette entreprise, on retrouve Timo Tjahjanto connu pour avoir réalisé avec Kimo Stamboel sous l'appellation Mo Brothers quelques films ayant marqué les rétines comme Macabre (2009), Killers (2014) ou Headshot (2016), vus à l'Etrange festival.

Poursuivant une carrière en solo, Timo Tjahjanto revient avec ce May the devil take you en tant que réalisateur et scénariste pour ce roller coaster horrifique de presque deux heures situé dans la maison familiale où les filles et la femme de Lesmana ont la bonne idée de revenir. Plutôt une mauvaise puisque le démon est toujours enfermé à la cave fermée à double tour. A l'image du scénario très prévisible, notre petite famille fait constamment les mauvais choix et libère l'entité qui se répand dans la maison et commence à posséder la plupart des personnages, à commencer par la mère, sorte de peau de vache caricaturale, qui finit par dévaler les escaliers les pieds devant. Et c'est parti pour plus d'une heure de cris, de musique assourdissante, de jumpscares et de toutes les figures de l'épouvante vues et régurgitées dans ce long-métrage indonésien.

Et Timo Tjahjanto ne se prive pas pour faire revenir les fantômes d'Evil dead, L'Exorciste ou des plus récents Insidious ou The conjuring. Les portes s'ouvrent en grinçant derrière les acteurs, les possédés leur sautent dessus, se planquent sous le lit et filent par la fenêtre sous la pluie, histoire de se rafraîchir les idées. Tous les poncifs sont donc réunis et mélanger afin de confectionner un gros pudding d'horreur et faire sursauter l'auditoire même si on a déjà vu ça des dizaines de fois. Si la réalisation n'est pas mauvais et quelques effets sanglants viennent réveiller le spectateur, force est de constater que May the devil take you est parsemé de gros défauts visuels, de surjeu des comédiens et d'un scénario confinant les personnages à faire tout pour que le démon s'en empare. C'est ballot d'appeler sa femme acariâtre plutôt que la police ou de rester dans la maison à regarder certains membres de sa famille se faire boulotter sans bouger. Quitter la maison serait impensable. La seule fois où cela se produit, le résultat est encore plus cliché et hop, tout le monde est de retour.

Bref, May the devil take you ne fait pas dans l'originalité et ressasse même les recettes, les longs cheveux noirs qui entrelacent leurs victimes des films d'horreur asiatiques et même les poupées vaudous que n'auraient pas reniées un Wes Craven, ayant servi à réchauffer des plats déjà proposés à la cantine de l'horreur jusqu'à l'intoxication avec cette surabondance de séquences destinées à faire peur.

2,5/6

 

 

LIVERLEAF – Rentrée des classes - Japon – 2018 - Eisuke Naito

Pitch : Nouvelle venue dans un lycée de province, Haruka a bien du mal à s’intégrer. Petit à petit, les choses dégénèrent et elle est de plus en plus harcelée, jusqu’à ce que ses camarades décident d’incendier sa maison. Ses parents et sa sœur y perdront la vie. Haruka décide de se venger.

 

Adapté d'un manga de Rensuke Oshikiri, Liverleaf débute comme un long de lycée où les élèves et les professeurs sont malmenés par une petite minorité tel qu'on le retrouve souvent dans certains anime ou film sur le harcèlement scolaire à l'image de la série des Crow zeros. Si Liverleaf fait presque dans la bluette sociale pour sa première demie-heure, il bascule ensuite dans l'horreur quand les parents et la sœur d'Haruka (Anna Yamada) sont brûlés vifs dans leur maison. De victime, la jeune femme se transforme en bourreau afin de se venger des tueurs présumés. Devenue mutique, Haruka se lance dans sa vendetta à l'aide d'une arme blanche et commence son massacre.

Eisuke Naito est semble-t'il un réalisateur tourné vers le teen-movie. Avec Liverleaf, il rentre de plein pied dans la catégorie supérieure où l'horreur fait partie du quotidien de ces jeunes ados perdus entre des parents absents et une société nippone conditionnant leur futur notamment dans la campagne où se situe l'action du film. On ressent la dichotomie avec la capitale tokyoïte souvent citée à l'instar d'un Eden. Comme Battle royal en son temps, le film de Eisuke Naito va au-delà de son format de film de genre pour raconter les contradictions d'un pays dont la violence sociale, économique et des sentiments se heurtent aux exigences attendus par la société. De fait, Liverleaf ne divertit pas malgré ses excès de violence gore (yeux arrachés, membres sectionnés et geysers de sang), il est malaisant devant le spectacle proposé comme un cri de désespoir d'une communauté en perdition.

Au travers d'un scénario dépassant toutes les limites, les plus jeunes enfants et les grands-parents sont battus par ces lycéens, Liverleaf évoque un Japon dépassé par sa jeunesse et les événements décrits font froid dans le dos car les personnage sont au premier degré, même si la plupart sont des caricatures et des serial killers en puissance. On peut rire de la prof passée à la machine à neige, mais le film laisse un goût amer avec cette violence outrancière dénonçant des problèmes sans doute récurrents du pays. A la sortie de la salle, c'est la sensation qui prédomine face à ce film à la violence physique et psychologique exacerbée.

 

3/6

 

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