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Soirée d'ouverture à l'Etrange festival 2018

 

On reprend (presque) les mêmes et on recommence pour ces vendanges de septembre au Forum des images où le spectateur avide de nouveautés bizarres vient se fondre dans la foule de l'Etrange festival. Surtout que le programme de cette 24e édition est encore chargé et démarre peut-être un nouveau cycle avant un anniversaire qui, espérons-le, sera grandiose. Soirée d'ouverture donc avec la comédie musicale zombie écossaise Anna and the apocalypse et enchaînement avec le thriller lui aussi britannique Perfect skin.

 

Après les présentations du directeur de l'Etrange festival Frédéric Temps et du nouveau directeur du Forum des images pour lancer les festivités, le court-métrage d'ouverture Bavure de l'italien Donato Sansone a eu l'honneur d'inaugurer le festival avec ces 3 minutes d'animation autour de la création d'un corps grâce à un pinceau et son artiste donnant la vie pour un résultat très original et réussi.

 

 

Film d'ouverture et en compétition

 

Anna and the apocalypse – La La Land of the dead – GB/USA – 2017 – John McPhail

Pitch : À la veille de Noël, tandis qu’une attaque de zombies frappe l’Angleterre, Anna et ses proches vont tenter de rejoindre leur école afin de se protéger des créatures… le tout en chansons !

 

Présenté par son réalisateur avec un bonnet de noël sur la tête et un accent à découper à la hache (John McPhail est écossais), Anna and the apocalypse débute comme un teen movie assez classique où on suit les déboires d'Anna (Ella Hunt, Robots supremacy), adolescente qui a décidé de prendre une année sabbatique en Australie, et de ses camarades au sein d'un lycée british avec uniforme obligatoire. La nouveauté du film est de marier la comédie musicale à l'invasion zombie en plus à la période de Noël. Et les chansons sont très présentes, en bon émule de la série Glee et des chansons de Britney Spears. Les allergiques de la guimauve peuvent aller aux toilettes et revenir pour l'invasion en elle-même ne commence avec sa horde morts-vivants débarquée de nulle-part.

A l'image de son réalisateur un peu déjanté, son premier long-métrage est avant tout une comédie située dans un lycée qui sera quasiment le lieu principal de l'action où les vannes fusent au milieu d'un aréopage de jeunes allant du bon copain John (Malcom Cumming) à la lesbienne Sarah (Sarah Swire) ou le beau gosse harceleur Nick (Ben Wiggins). Sans être régressif, l'humour est plutôt référentiel et fait mouche par moment même si les paroles des chansons sont très « fleur bleu » et naïves. Bref, rien d'exceptionnel sous le ciel britton avant que l'arrivée d'une invasion transforme le scénario en une course-poursuite entre les infectés et les survivants.

Formellement, la mise en scène de John McPhail est tout à fait correcte, les séquences de baston sont bien shootées et on ne s'ennuie pas. Les morceaux musicaux n'ont pas cessé et plusieurs personnages poussent la chansonnette grâce à des airs rythmés accompagnés de paroles simplistes. Certains passages sont réussis comme la chanson de noël détournée avec des allusions sexuelles ou les morceaux dédiés au ridicule Proviseur (Paul Kaye, Match point), le méchant de l'histoire terrorisant tout le monde avec outrance.

Certes, Shaun of the dead pointe le bout de sa carcasse pour une séquence où Anna déambule en ville sans s'apercevoir que le chaos s'est déclenché autour d'elle, mais le reste du film n'a rien de révolutionnaire quant aux zombies (on pourrait évoquer également Cooties pour la partie où les héros sont coincés dans le lycée) avec des effets visuels parfois gore. La comédie domine, les morts-vivants sont vraiment très lents (on ne comprend pas pourquoi personne ne s'enfuit...) et le décalage des moments musicaux donnent un résultat qui n'a apparemment pas plu à la plupart des festivaliers. Pour ma part, je ne me suis pas ennuyé (mon côté midinette sans doute...) même si l'accumulation de chansons pour ados est quelquefois difficile à encaisser.

 

3/6

 

 

PERFECT SKIN – tatoumania – GB – 2018 – Kevin Chicken

 

Film en compétition

Pitch : Katia, une jeune fille au pair, arrive à Londres et croise la route d’un tatoueur américain très vite fasciné par sa peau, qui ferait une toile idéale pour ses créations...

 

Changement de décor et d'atmosphère avec ce premier film de Kevin Chicken convoquant le thriller, l'horreur et le tatouage. Ambiance initiale lourde et poisseuse dans un Londres interlope des soirées branchées où la drogue et l'alcool coulent à flot tandis que dans l'ombre un tatoueur commet des meurtres. Pas de chance pour Lucy (Jo Woodcock, Collision) et Katia (Natalia Kostrzewa, The cured) qui se retrouvent dans l'antre du meurtrier après une soirée trop arrosée. S'il ne leur saute pas dessus immédiatement, Bob est un esthète, le gérant du magasin de tatouage repère Katia pour la qualité de sa peau et l'entraîne progressivement à revenir chez lui pour réaliser un dessin à l'encre sur son corps.

Ce tatoueur très perturbé est interprété par Richard Brake. Une gueule de tueur ayant fréquenté les plateaux de Game of thrones et connu notamment pour son rôle de Doom head dans le médiocre 31. A l'image de ce personnage charismatique du film de Rob Zombie, Richard Brake porte Perfect skin sur ses épaules osseuses, affublé de son allure malingre et de son visage émacié. Malade physiquement et mentalement, Bob choisit Katia pour réaliser son œuvre ultime, la tatouer du sol au plafond et l'initier au piercing. Pour cela, il la séquestre dans la cave et travaille sur elle jusqu'à la transformer inexorablement.

Perfect skin évolue dans une ambiance assez malsaine, Bob pratique la suspension par la peau des genoux (!) et les femmes disparaissent dans un Londres grisâtre où Katia subit de multiples opérations pour ressembler à une œuvre artistique. Certes on n'est pas chez Kevin Smith avec Tusk, mais la mutation physique sur la fin va assez loin, suffisamment pour commencer à perdre la raison. Si la première moitié du film est assez intéressante, la caméra est au plus près des personnages et des aiguilles s'engouffrant dans les pores de la peau, le reste du scénario tourne un peu en rond une fois les enjeux posés. Kevin Chicken évite les clichés du torture porn, mais a du mal à donner un second souffle à une histoire qui va finir par filer vers l'enquête policière plus que l'horreur.

Pire, le film ne s'avère pas si glauque et ce malgré la pose de crochets pour la suspension et la propension de Bob à rester calme. Le spectateur ne ressent pas suffisamment le malaise des situations alors que la cave du tueur s'apparente à une chambre des tortures avec une tête de cochon avec laquelle Bob s'entraîne avant de concrétiser sur ses victimes humaines. Dans la même veine, on pense à Anarchy parlor (Devon Downs et Kenny Gage, 2015), slasher basique américain situé en Europe de l'Est où Tony LaSardo (Autopsy) pratique son art sur de jeunes cons. Dommage car ce premier long-métrage est maîtrisé mais n'est paradoxalement pas si horrifique, ne rebondissant pas suffisamment pour s'extraire de son concept initial. D'ailleurs, le scénario ne fait pas grand-chose des performances de suspension qui ont des difficultés à s'insérer dans le récit.

 

3,5/6

 

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Commentaires: 2
  • #1

    alice in oliver (jeudi, 06 septembre 2018 13:03)

    je constate que Shaun of the dead et ses truculences continuent d'alimenter et d'influencer le cinéma britannique via ce Anna and the Apocalypse. Bon sauf si je tombe dessus, je m'en dispenserai...

  • #2

    Roggy (jeudi, 06 septembre 2018 13:14)

    C'est effectivement un film très particulier qui peut être vraiment réfractaire pour les spectateurs :)