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Jour 6

En ce milieu de festival, le marathon se poursuit avec délection et éclectisme en ce mardi ensoleillé avec un programme chargé de 4 films venant d'horizons différents, la Corée-du-Sud, les USA, le Japon et une petite bombe Sud-africaine.

 

HWAYI : A MONSTER BOY – Thriller – Corée-du-Sud – 2013 – Jang Joon-Hwan

 

Encore un polar coréen me direz-vous ? Et je vous répondrai par l'affirmative, mais aussi encore une bombe à fragmentation venue du pays du matin calme (pas tant ça finalement). A chaque fois, on se dit que ça va être toujours pareil et puis on est surpris par l'originalité et la qualité du scénario.

Un enfant enlevé dans son enfance est élevé par ses ravisseurs (il les appelle d'ailleurs tous « papa ») partage leur vie de criminels jusqu'au jour où il découvre qu'il a été volé à sa famille. En apprenant la nouvelle et en répercution d'un fait dramatique, il décidera de se venger. Au passage, un thème récurrent du cinéma coréen, on se souvient de la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook.

La vengeance est décidément un plat qui se mange froid, accompagné d'une sauce rouge sang. Car le film est ultra violent même s'il n'oublie pas de dispenser des scènes plus calmes où crée une réelle empathie pour les personnages. Le scénario, brillant, distille ainsi un mélange d'action (une course-poursuite très drôle) et des instants plus calmes mettant en valeur la personnalité troublée de cet enfant disparu devenu presque un adulte. Traumatisé par son enlèvement, il voit un monstre le poursuivre depuis qu'il est petit. Sans oublier des gunfights sanglants que n'aurait pas renié un Sam Peckinpah.

Hwayi : a monster boy est donc un polar hard-boiled qui ne fait pas dans la demi-mesure (pour l'espoir final on peut toujours se brosser). En revanche, avec leurs 2 heures règlementaires, les cinéastes coréens ont toujours du mal, me semble-t-il, à terminer leurs films. C'est que le cas de Jang Joon-Hwan, dont c'est le deuxième film après Save the green planet. Une conclusion un peu longue mais qui n'entâche en rien le résultat final.

 

Note : 5- / 6

 

 

FAULTS – Drame psychologique – USA – 2014 – Riley Stearns

 

Le film commence comme une comédie avec un homme Ansel Roth (Leland Orser), looser fatigué et surtout spécialiste des sectes qui a du mal à vendre ses livres. Lorsqu'il est abordé par un couple tentant de récupérer leur fille des griffes d'une secte, il ne se doute pas de ce qui l'attend.

En effet, il décide de les aider et de kidnapper Claire (Mary Elizabeth Winstead vue dans Scott Pilgrim ou Boulevard de la mort) avec l'aide de pieds nickelés. Progressivement, le film se tend et perd son caractère comique pour virer à la confrontation psychologique dès que les protagonistes s'enferment dans une chambre d'hôtel pour tenter de déprogrammer la jeune femme.

Faults devient alors un huis-clos où plane une atmosphère étrange et à la limite du fantastique où les rôles commencent à s'inverser entre Ansel Roth et Claire. Sans compter que les parents sont dans la pièce à côté. Même si le film se cantonne à l'hôtel (malgré l'intervention de créanciers qui cherchent à récupérer leur argent) il n'ennuie jamais. Les dialogues sont biens écrits et les acteurs à la hauteur.

Une étude psychologique de la psychée humaine et de la capacité de persuation qui transforment les êtres par le simple fait de la manipulation. S'engage alors un jeu du chat et de la souris entre les deux personnages qui les mèneront aux confins de la folie jusqu'à un twist final bien trouvé et qui remet en perspective tout le film.

Au final, Faults est un petit film (il ne cherche pas à être autre chose) avec une ambiance réussie, flirtant avec le fantastique sans aucun effets spéciaux, traitant du monde sectaire par le biais d'une histoire hybride à la fois drôle et particulière.

 

Note : 4 / 6

 

 

OVER YOUR DEAD BODY – Drame fantastique – Japon – 2014 – Takashi Miike

 

Le prolixe Takashi Miike est capable de tout, du meilleur (Audition, 13 assassins) du plus fou (Dead or alive) ou du pire (Zebraman, God's puzzle). Avec Over your dead body, on est plutôt dans la dernière catégorie même si le film n'est pas si mauvais en soi et très beau visuellement. En revanche, il ne m'a pas raconté grand-chose.

Pitch : Un acteur nommé Kosuke joue le rôle de Tamiya Iemon dans une version théâtrale de Yotsuya Kaidan et son amour Miyuki joue celui d’Oiwa. Des rôles d'amants au théâtre qui sont une réalité à la ville.

Le film est divisé en deux parties dont on passe d'une à l'autre (les répétions au théâtre et la vie réelle entre les deux amants). La 1ère partie conte une histoire célèbre du théâtre kabuki dans le Japon féodal qui se confond avec la vie réelle. Les scènes de théâtre sont très longues (surtout en vo sous-titré en anglais...). Si les décors sont magnifiques (un décor tournant avec une très belle image de personnages crucifiés en son milieu), il m'a été difficile de rentrer dans ce théâtre filmé et très austère japonais.

On retrouve pourtant le Takashi Miike que l'on connaît sur certaines scènes sanglantes voir gores (une actrice utilise des ustensiles de cuisine dans son vagin, une tête coupée qui vole). Le côté fantastique est très long à se mettre en place même si on retrouve les figures récurrentes du fantôme japonais comme dans Ring pour ne citer que lui (les femmes aux longs cheveux noirs sur les yeux). Un film qui revient toujours aux scènes théâtrales et qui a du mal à faire cohabiter le fantastique comme c'était le cas dans le fantôme de l'opéra.

A la sortie du film, c'est donc un sentiment de déception et je pense qu'il vaut mieux revoir le très beau Kwaïdan que cet opus de Takashi Miike qui, à l'heure où j'écris ces lignes a peut-être déjà tourné deux autres films...

 

Note : 2+ / 6

 

 

I NUMBER NUMBER – Polar – Afrique-du-Sud – 2013 – Donovan Marsh

 

Je ne regrette d'être resté pour mon 4e film de la journée car j'ai pu assister à l'émergence d'un nouveau cinéaste sud-africain auteur d'une bombe cinématographique. Peut-être le meilleur film du festival ?

Dès la scène d'ouverture et le générique, on sent la patte et la maîtrise du réalisateur (il a écrit, réalisé et monté son film) avec ce flic coincé (Chili) dans une maison remplie de gangsters surarmés et aidé pour ses déplacements par son collègue (Shoes) resté à l'extérieur. Une 1ère scène magistralement menée qui donne le ton d'un film qui a tout simplement la grâce.

L'histoire conte la vie de deux flics en Afrique-du-Sud dans le ghetto et parmi une police corrompue. Chili et Shoes, pour mieux gagner leur vie, décident de participer à un casse et d'infiltrer un gang qui va dévaliser un transport de fonds. Car Chili (charismatique S'Dumon Mtslhali) est y est déjà sous couverture depuis 3 ans. Or, le plan tourne mal lorsque Shoes est capturé par les malfrats la veille du braquage.

I Number Number est un polar qui renouvelle le genre grâce à sa fraîcheur et je pourrais le rapprocher de la même impression que j'ai eu à la vision de La cité de Dieu de Fernando Meirelles, un uppercut que l'on voyait pas venir. Le film enchaîne ainsi les scènes cultes (la séquence avec les téléphones portables), porté par une troupe de personnages plus réussis les uns que les autres. Le réalisateur donne ainsi une version africain de la série des Infernal affairs sans jamais les plagier et sans se vautrer dans la caricature des productions américaines.

Une scénario béton, magnifié par une mise en scène originale et créative qui confine à la perfection lors de l'attaque du camion blindée et de la dernière partie dans des entrepôts abandonnés. Le film se déroule ainsi avec délice multipliant les moments de bravoure, les angles de caméra avec style et une gestion de l'espace excellente.

I Number Number est donc une putain de bombe visuelle qui explose à la face du spectateur et le laisse à l'envers. Un film sud-africain à voir absolument et que je conseille à tous les fondus de polar et d'action, surtout avant qu'il ne soit remaker par les Ricains (apparemment, c'est déjà en cours...)

 

Note : 5+ / 6

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Commentaires: 8
  • #1

    Rigs Mordo (mercredi, 10 septembre 2014 13:49)

    Et bien, encore une fournée intéressante, je vais bientôt te facturer un nouveau bloc-note à ce rythme Roggy ! Le thriller coréen m'intéresse (forcément j'ai envie dire), Faults semble sympa aussi et ne parlons même pas du polar africain qui semble bien arracher aussi. Quant à Miike, c'est comme toujours la loterie avec lui lol Mais moi j'aime bien Zebraman, tiens!

    En tout cas, je te félicite aussi pour le boulot que tu balances ici parce que tout de même: tu passes une grande partie de ton temps au festival et malgré tout tu reviens toujours nous pondre des avis complets et bien écrits, franchement chapeau Roggy, c'est pas donné à tout le monde ce que tu fais là.

  • #2

    Princécranoir (mercredi, 10 septembre 2014 19:22)

    Le ciné coréen frappe toujours aussi fort et voilà que les sudaf s'y mettent aussi. As-tu eu l'occasion de voir "the tribe", autre film très fort et un des préférés du fondateur du festi ?

  • #3

    laseancearoggy (mercredi, 10 septembre 2014 22:09)

    A Rigs Mordo,
    Je ne t'en veux pas d'aimer Zebraman Rigs :) Et, je te remercie pour tes encouragements et tes commentaires quotidiens. Ca me fait très chaud au cœur. C'est pas toujours facile d'écrire les comptes-rendus mais les échéances journalières me passent à me surpasser... je l'espère.

  • #4

    laseancearoggy (mercredi, 10 septembre 2014 22:16)

    A Princécranoir,
    Comme tu le dis, le cinéma est en pleine bourre en ce moment et pour le polar sud-africain, je te le conseille vivement. Avec la programmation pléthorique, je n'irai pas voir "The tribe". C'est un choix mais je sais que le film a fait son effet à Cannes.

  • #5

    Mr Vladdy (mercredi, 10 septembre 2014 22:32)

    Aimant beaucoup le cinéma coréen (même si à mon grand malheur j'ai vu peu de films) ta sélection du jour me botte bien ;-)

  • #6

    laseancearoggy (mercredi, 10 septembre 2014 22:37)

    Content que cela te plaise :) Le cinéma coréen est à voir en effet si tu en as l'occasion.

  • #7

    Dirty Max 666 (jeudi, 11 septembre 2014 08:47)

    Je rejoins Rigs sur la qualité de ton travail Roggy. Quel rythme ! Ça doit pas être évident de concilier blog et festoche. Et pourtant tu nous ponds tous les jours une poignée d'avant-premières. Même si le dernier thriller sud-coréen, le nouveau Miike et la version sud-africaine de "La cité de dieu" m'ont l'air très intéressants, je n'ai d'yeux que pour la mimi Mary Elizabeth Winstead...

  • #8

    laseancearoggy (jeudi, 11 septembre 2014 09:09)

    Merci beaucoup Max pour tes encouragements, ça me touche énormément. Ce n'est pas toujours facile de faire les deux mais, pour l'instant je tiens le rythme ;) Et, je te comprends pour Mary Elizabeth Winstead qui n'est pourtant pas le seul atout du film.