HANNIBAL

Saison 2 : 13 épisodes

Durée : 40 minutes par épisode

Date de création : 2013

Créateur: Brian K. Vaughan, Rick Cleveland

Pays : USA

Acteurs: Mads Mikkelsen, Hugh Dancy, Lawrence Fishburne...

Pitch : La deuxième saison commence une douzaine de semaines après la fin des derniers événements, avec la disparation d’Abigail Hobbs et son père tué par Will Graham. Accusé du meurtre et de la disparition d’Abigail, Will est interné dans un service psychiatrique de Baltimore, et accuse le Dr Lecter d’être le tueur en série recherché depuis le départ, alors que toutes les preuves convergent vers ce pauvre Will, manipulé par Hannibal.

Note : 5/6

Willy le fou

Cette saison 2 est clairement divisée en deux parties. Dans la 1ère, on reste dans l’hôpital psychiatrique où Will (Hugh Dancy) est enfermé. Il apparaît même dans une cellule individuelle exiguë, revêtu d’un masque de protection (comme on le voyait sur Hannibal dans Le silence des agneaux !), lorsqu’il a des visites. Une situation incongrue qui confine Will dans ses propres terreurs et sa maladie mentale. On retrouve les apparitions oniriques du cerf et plus précisément de l’homme à tête de cerf, sorte d’incarnation de son double et d’Hannibal. Will bloqué, Hannibal en retrait, les premiers épisodes laissent la place aux seconds rôles comme à Jack Crawford (Lawrence Fishburn) confronté à la fin de vie de sa femme ou Alana (Caroline Dhavernas) perdue face à son attachement pour Will.

Le chat et la souris

Si ce début vivote gentiment entre les discussions et échanges à couteaux tendus du Dr Chilton, chef de l’unité psychiatrique, désormais en charge de Will et de son autre patient, Abel Gideon (le soi-disant copieur de l’Éventreur de Chesapeake), le show se met en place et prend une autre tournure au moment où s’intensifie le procès de Will.

En effet, pendant cet enfermement, les histoires parallèles se poursuivent, et c’est, ironie du sort, Hannibal Lecter qui remplace Will comme consultant du FBI sur le terrain des opérations. Tel un marionnettiste en chef, il manipule et ment à tout le monde. Quelques cadavres seront retrouvés faisant émerger de nouveaux psychopathes, mais c’est surtout pendant le procès que les corps vont s’empiler à l’instar du Juge chargé de l’affaire, abandonné et découpé de manière esthétique en plein cœur de son tribunal. La série devient encore meilleure à partir de l’épisode 7, celui où Will sort de prison, innocenté enfin de tous ses meurtres. Le show prend alors toute sa mesure confrontant définitivement Will et Hannibal. Un jeu pervers qui voit Will, de manière assez schizophrénique, se rapprocher d’Hannibal, justifiant ses pulsions en "offrant" des meurtres à son ami de circonstance. Des rapports tout en ambiguïté et fascination morbide (les deux compères s’affronteront ainsi à distance en s’envoyant chacun un tueur chargé des basses besognes).

Extra Hannibal

Hannibal est encore interprété avec maestria par un Mads Mikkelsen toujours aussi terrifiant par sa retenue, son aplomb et ses capacités à se muer en tueur sanguinaire. Si on le voit moins agir en tant que serial-killer (il est presque devenu un mentor pour certains), il travaille dans l'ombre pour déployer sa toile, telle une araignée intelligente et fascinée par son propre génie, parvenant même à pousser les autres au crime. En revanche, les scènes de cuisine et d’élaboration de plats à base humaine sont moins présentes (il est vrai que les émissions de cuisine à la télé s'essoufflent). Côté gore et corps mutilés, la série continue son body-count sanglant, enchaînant les meurtres rituels et les mises en scène plus morbides les unes que les autres (notamment celle d’un agent du FBI qui n’aurait pas dû trop s’approcher d’Hannibal). Tout en gardant ses lignes directrices, le show continue son développement au travers d’intrigues et de rebondissements inattendus, entretenant avec brio la mythologie d’Hannibal.

Echec et mat

Cette saison 2 est toujours aussi belle visuellement, surtout dans cette deuxième partie où la nature sauvage est plus exploitée. Des paysages de neige, immaculés donnant une aura métaphysique à la série, comme si tous les événements n’étaient qu’un rêve ou qu’ils étaient vécus au travers de la tête malade de Will. D’ailleurs, on retrouve à la réalisation des auteurs connues. Vincenzo Natali (Cube, Splice) pour deux épisodes (8 et 10), Peter Medak (Les frères Krays, La mutante 2) ou encore David Slade (Hard candy, 30 jours de nuit) pour l’épisode 11 et le dernier de la saison. Des réalisateurs qui apportent leur patte et contribuent à insinuer une mise en scène méticuleuse et efficace. Cette fin de saison fait également apparaître un autre personnage qui aura une importance pour la suite, Mason Verger, interprété par un Michael Pitt hirsute (Funny games, I Origins) tout en folie. Un personnage que l’on retrouvera dans les films issus du Silence des agneaux.