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THE SHALLOWS

 

GENRE : Shark attack

REALISATEUR : Jaume Collet-Serra

ANNEE : 2016

PAYS : USA

BUDGET : 13 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Blake Lively, Oscar Janeada, Angelo Lozano Corzo...

 

RESUME : Nancy surfe en solitaire sur une plage isolée lorsqu’elle est attaquée par un grand requin blanc. Elle se réfugie sur un rocher, hors de portée du squale. Elle a moins de 200 mètres à parcourir à la nage pour être sauvée, mais regagner la terre ferme sera le plus mortel des combats…

 

MON HUMBLE AVIS

On peut comprendre que le réalisateur Jaume Collet-Serra en ait eu marre de filmer la carrure de bûcheron canadien de Liam Neeson dans des productions policières plus insipides les unes que les autres (Sans identité, Non-stop). L’auteur de Esther s’est donc réorienté vers la sharkexploitation dans un décor paradisiaque pour filmer les courbes affriolantes de Blake Lively aux prises avec un requin aussi véner que Pénélope quand on lui a demandé d’écrire deux chros de 20 lignes sur des bouquins pour justifier son salaire tout juste décent. La tuile quoi.

Tout commence plutôt bien pour la belle Nancy venue surfer dans une crique perdue du fin fond du Mexique afin d’oublier un trauma familial et de faire le point sur sa future carrière de médecin. Ce qui lui servira par la suite car imaginons qu’elle ait suivi des études de plomberie ou de manucure, les scénaristes auraient été dans la mouïse. Pour interpréter ce rôle quasi unique et de presque tous les plans, il fallait une actrice capable de tenir la route d’un personnage principal important. Pamela Anderson étant depuis partie défendre les animaux à l’Assemblée nationale et Christine Boutin se préparant à bouter l’athée de France, c’est Blake Lively (Green Lantern, Adaline) qui s’y colle. Force est de constater que le costume de petit baigneur lui sied à ravir. D’ailleurs, l’ami Jaume est du genre généreux et nous la présente sous toutes les coutures dans son bikini tout simple mais dont le corps parfait de l’actrice ferait dresser d’un élan œcuménique tous les puçots de la manif pour tous (Quoique…).

Enserrée dans sa combinaison trop petite lui comprimant les poumons et l’empêchant de la refermer complètement (Mon Dieu ! mais comment pourra t’elle respirer se demande alors le spectateur attentif ?), la belle naïade se lance sur l’océan pour se faire quelques vagues comme un Patrick Swayze au féminin. Manque de bol et certainement attiré par le cadavre d’une baleine, un requin long comme la liste des casseroles des politiciens rôde dans le coin et l’apparition de la belle Blake ne le laisse pas indifférent. C’est parti pour une grosse heure d’Instinct de survie (Titre français passe-partout) où les scénaristes exploitent à fond toutes les possibilités du décor et de l’environnement pour construire un scénario tenant le cap et qui n’ennuie jamais le spectateur, alors qu’on est finalement dans une sorte de huis-clos avec un seul personnage. Une belle mécanique rehaussée par la prestation convaincante de Blake Lively, d’une réalisation efficace et d’effets visuels de qualité.

A tel point qu’on s’attache à elle lorsqu’elle se retrouve coincée sur un rocher à marée basse blessée à la jambe par une attaque dentesque (mais aussi dantesque) et que le squale tourne autour d’elle comme les juges autour d’un candidat à la Présidentielle. On a même peur pour elle (moins pour son maillot qui fait sacrément de la résistance, le salaud...) lorsqu’elle prend certaines décisions afin d’accéder à une bouée ou de récupérer la GoPro du casque d’un des deux surfeurs mexicains à la destinée funèbre. Je ne spoile rien puisque c’est par cela que débute le film et Nancy aura beau les prévenir du danger en criant, il me semble bien, « Courage ! Fillon ! » les deux bellâtres finiront en faritas de la mer. Néanmoins, la surfeuse a de la ressource et pleins d’idées pour prolonger le plaisir et le film sur la durée réglementaire. Peut-être un peu trop d’ailleurs car quand on voit comment le Jaws mexicain arrache la ferraille où Nancy se réfugie à un moment, on imagine mal comment elle survit sans eau avec une plaie importante mais qui ne l’empêche pas de continuer à nager et à se défendre, alors qu’elle perd son sang abondamment.

Passons ces détails médicaux (je me pose toujours la question de savoir comment elle a encore sa guibolle) car dans la dernière bobine le requin intensifie ses attaques parce qu’il en a marre qu’on le prenne pour une sardine marseillaise incapable de faire son boulot de squale. Il détruit alors tout sur son passage à la force de ses mâchoires herculéennes. Si cette partie est plutôt fun et défoulante, elle est parsemée d’incohérences et de situations impossibles à réaliser. Nancy passe ainsi un très très long moment sous l’eau sans respirer en évitant une armée de méduses et les assauts du squale géant. Je ne vous dirai pas comment se termine le film mais la dernière séquence de combat entre directement dans les annales du Bis et rend un hommage, certainement involontaire, à tous les films de requins transalpins de la bonne époque de l’exploitation sharkienne. On aurait mieux vu ça dans un Dents de la mer 12 que dans ce film somme toute assez sérieux. Du grand n’importe quoi mais c’est au moins amusant et donnerait presque envie de remater La mort au large.

Au final, malgré quelques scories, The Shallows est un spectacle divertissant qui parvient à intéresser son audience malgré un pitch très simple et des enjeux connus d’avance. Un peu comme le faisait déjà Greg McLean avec son crocodile australien dans Rogue (aka Solitaire en VF). Un survival réussi donc entre une beauté au teint halé et un énorme requin dans un lieu contraint. Le pari n’était pas gagné mais le choix de Blake Lively fait beaucoup à la réussite du projet. Certes, elle est gaulée comme une déesse mais c’est aussi une vraie actrice.

 

4/6

 

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Commentaires: 8
  • #1

    Rigs Mordo (lundi, 20 mars 2017 20:01)

    Chopé en Blu-Ray, pas encore maté, mais ta belle chro me laisse dire que je m'étais pas trompé: je pensais que ça allait être sympa à défaut d'être mémorable. Ca semble le cas!

  • #2

    Roggy (lundi, 20 mars 2017 20:02)

    Oui, c'est vraiment très fun et bien réalisé. Sans compter l'actrice principale :)

  • #3

    Pascal Gillon (mardi, 21 mars 2017 13:22)

    Vu aussi et exactement de ton avis : c'est fun, jamais ennuyeux, bien réalisé et Blake, Blake, Blaaaaaaaaaaaaaaaaake !

  • #4

    Roggy (mardi, 21 mars 2017 16:53)

    Je reconnais en toi l'amateur de squale :)

  • #5

    Alice In Oliver (mercredi, 22 mars 2017 12:59)

    Toujours pas vu mais visiblement, le formidable plastique de l'actrice principale vole la vedette au requin

  • #6

    Roggy (mercredi, 22 mars 2017 19:29)

    On peut dire ça comme ça :)

  • #7

    Princécranoir (vendredi, 24 mars 2017 07:47)

    Belle chronique, pleine de gros morceaux de hard politique assez savoureux (une manière à peine déguisée de nous faire comprendre à travers le titre du film qu'en la matière on touche le fond sans doute).
    Même constat de mon côté, même bonne surprise devant cette série B à aileron. Chez les latinos, les femmes ne font pas qu'enfanter dans la douleur, à en juger par le calvaire de cette touriste qui ressemble à s'y méprendre à un décalque aquatique de celui de vécu par le docteur Stone dans "Gravity" (jusqu'aux rondes régulières du requin comparables au cycle répétitif des projectiles à l'assaut de la station orbitale). J'avais bien aimé également la manière qu'a Collet-Serra de se jouer des clichés du surf au début.

  • #8

    Roggy (vendredi, 24 mars 2017 13:22)

    Merci Prince. Je suis d'accord sur la ressemblance avec le personnage joué par Sandra Bullock. Quant au réalisateur, il prouve ici qu'il en a plus sous la pédale que ce qu'il montre dans ses films récents.