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SANS UN BRUIT

 

GENRE : Silence ! on flippe

REALISATEUR : John Krasinski

ANNEE : 2017

PAYS : USA

BUDGET : 17 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds...

 

 

 

RESUME : Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard.

 

MON HUMBLE AVIS

Alors que les films d’action multiplient les plans sur-découpés et les bandes-son tonitruantes, Sans un bruit (A quiet place en vo) prend le contre-pied de ce postulat en contant l’histoire d’une petite famille américaine obligée de survivre au quotidien sans provoquer le moindre bruit. Dans le cas contraire, une bestiole bien véner surgit de n’importe où et vous emporte sans ménagement. A l’image d’un petit garçon lors de la scène d’ouverture qui, après avoir enclenché un jouet très bruyant, disparaît sous les yeux de ses parents impuissants. En quelques minutes, le ton est donné grâce à cette séquence d’effroi posant bien les enjeux d’un long-métrage où le son a une importance primordiale.

De fait, le film de John Krasinski (Brief Interviews With Hideous Men), également scénariste et acteur (13 Hours), s’avère quasiment muet dans la mesure où chaque mouvement doit être étouffé y compris les voix, bannies et remplacées par le langage des signes, déjà connu de la famille de par la surdité de la jeune fille. Sans un bruit relate le quotidien de Lee Abbott (John Krasinski) et Evelyn Abbott (Emily Blunt, Edge of tomorrow) ainsi que de leurs deux enfants Regan (Millicent Simmonds, vue dans Le musée des merveilles et véritable mal entendante) et du petit Marcus (Noah Jupe, Titan). Une fratrie a priori soudée mais dont l’ombre du fils disparu hante chaque membre pris forcément dans l’étau de la culpabilité. Si les parents semblent vraiment unis (Les deux acteurs sont mariés dans la vie), Regan a le sentiment d’être rejeté par son père plus proche de Marcus. Il l’amène à l’extérieur pour lui apprendre à survivre au détriment de sa sœur que le père cherche à protéger. Difficile de se comprendre sans être en capacité d’échanger correctement.

Malgré l’absence de bruits, et du coup de dialogues, le film n’ennuie jamais grâce à une mise en images et un scénario pour le moins efficaces. Si la première partie est quasiment muette et nous renvoie au début de La planète des singes, l'affrontement le film possède un rythme élevé privilégiant le jeu des acteurs au milieu de situations parfois compliquées à gérer malgré les années passées à vivre avec cette obligation de silence, et par là même de ne pouvoir réellement exprimer ses émotions. Un peu rude pour des adolescents vite apeurés par un objet renversé ou les frustrations de la vie courante. Et le spectateur de frissonner avec eux, scrutant le moindre indice de l’arrivée d’une créature, à l’aide de quelques jump scares, mais sans exagération. Malin et un peu roublard, le scénario est jalonné d’indications à destination dudit spectateur à l’instar de ce clou sur une marche, visualisé en gros plans pour le préparer à la suite. C’est aussi la limite du film, coincé entre ses enjeux finalement limités et l’obligation de trouver des subterfuges pour éviter toute redondance sans nuire à l’intrigue.

Si Sans un bruit s’avère donc très balisé, il est surtout porté par un casting crédible permettant une réelle empathie et une mise en scène tout à fait correcte notamment lors des séquences d’attaques. Forcément, dans la deuxième partie du film, les événements s’accélèrent, la grossesse de la mère arrivant à son terme. Si la séquence de l’accouchement est complètement irréaliste, elle est à la base d’un enchaînement de soucis et d’une remise en cause du fragile équilibre instauré par des survivants ayant échappé à ce chaos ambiant jamais vraiment défini. Seuls quelques coupures de journaux et des consignes de sécurité permettent d’imaginer l’origine des événements et l’irruption de monstres longtemps cachés avant la dernière bobine. Des créatures à mi-chemin entre des chauves-souris et des aliens qui auraient pu être plus abouties visuellement en dépit de leur particularité auditive les rendant ultra sensibles au bruit, hormis celui dispensé par la nature à l’image des chutes d’eau ou du vent dans les arbres.

Au petit jeu des comparaisons, Sans un bruit s’inspire d’une flopée de longs-métrages et nous renvoie notamment au premier épisode de Jurassic park quand les dinosaures pénétraient dans les habitations, ou à d’autres séries B fantastiques utilisant un concept particulier comme l'obscurité, tel que L'empire des ombres (Brad Anderson, 2010). Globalement, le film est réussi malgré ces quelques scories, des incohérences comme la première séquence où le gamin est laissé seul trop longtemps ou des événements qui arrivent de manière trop mécanique du fait d’un scénario ultra maîtrisé, et il faut bien le reconnaître très efficace, même si la musique est omniprésente et accentue l’aspect émotionnel. Rien de rédhibitoire pour un long-métrage divertissant et ludique ayant connu un immense succès au box-office (plus de 300 millions de dollars à l’international) pour une mise de fond de tout juste 17 millions de patates. Il se murmure qu’une suite verrait le jour, puisque Michael Bay produit le film par le biais de sa société Platinum Dunes et ne devrait pas laisser tranquille cette nouvelle poule aux œufs d’or...

 

4/6

 

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Commentaires: 6
  • #1

    Alice In Oliver (jeudi, 28 juin 2018 18:43)

    Vu récemment et un très bon film d'horreur à mes yeux qui souffre peut-être d'une fin un peu trop prévisible, mais le concept est exploitable à satiété

  • #2

    Roggy (jeudi, 28 juin 2018 19:03)

    C'est vrai qu'on sent venir la fin à des kilomètres, mais comme tu dis rien de rédhibitoire quant à la qualité générale du film.

  • #3

    Rigs Mordo (jeudi, 28 juin 2018 19:54)

    En somme, c'est à garder sous le coude mais c'est pas la peine de foncer dans le tas... Ca me fait penser que je n'ai jamais vu Le Territoire des Ombres alors qu'à sa sortie ça m'avait attiré. Belle chro as usual!

  • #4

    Roggy (jeudi, 28 juin 2018 20:10)

    Merci Rigs. A mon sens, le film de Brad Anderson est largement inférieur mais "Sans bruit" est quand même une bonne surprise, bien balisée certes mais agréable.

  • #5

    tinalakiller (samedi, 14 juillet 2018 00:27)

    Pour ma part, je ne suis pas convaincue par ce film qui a du mal selon moi à utiliser réellement son concept, j'ai également eu du mal à ressentir de la tension face à des choix qui me paraissent incohérents.

  • #6

    Roggy (samedi, 14 juillet 2018 08:27)

    Je peux comprendre ton ressenti négatif et dans ce cas, le film doit te sembler long :)