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PANIQUE DANS LA RUE

 

GENRE : La peste ou le choléra ?

REALISATEUR : Elia Kazan

ANNEE : 1950

PAYS : USA

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Richard Widmark, Paul Douglas, Jack Palance...

 

RESUME : Un policier aidé d'un docteur s'adonnent à une véritable chasse à l'homme contre une bande de truands contaminés par un dangereux virus qu'ils risquent de propager dans toute la ville de la Nouvelle-Orléans.

 

MON HUMBLE AVIS

Elia Kazan est un grand cinéaste connu pour des œuvres telles que Sur les quais (1954), A l’Est d’Eden (1955) mais aussi le célèbre Un tramway nommée désir pièce de théâtre se déroulant à la Nouvelle-Orléans qu’il adaptera au cinéma en 1951. L’année précédente, il réalise donc ce Panique dans la rue dans la même ville. Une sorte de polar où rôde la peur de la diffusion du virus de la peste.

Le film commence comme un film noir avec un immigré, Kochak, arrivé par bateau dans le port du sud des Etats-Unis. Il est apparemment souffrant et, suite à une partie de poker qui tourne mal, se fait descendre de deux balles dans la peau. Le corps autopsié révélera qu’il est atteint de la peste pneumonique propagée par les rats. Panique dans la rue va donc se transformer en chasse à l’homme entre la police, les services sanitaires et le petit gang de voyous auteurs du méfait.

A la tête des services de sécurité, on retrouve le visage familier de Richard Widmark (Le carrefour de la mort, Les cheyennes) en Dr Reed, cherchant à endiguer l’épidémie par tous les moyens, utilisant même ses fonds personnels, après avoir essayé de convaincre les autorités locales de la menace virale. Alors qu’ils se refusent à croire au pire, ils lui enjoignent le capitaine Warren (Paul Douglas vu dans Le démon s’éveille la nuit) pour encadrer la fouge du docteur. Une alliance conflictuelle au départ qui évoluera avec les nouveaux cas de peste. Face à eux, se dresse la carrure imposante (un peu à la Robert Mitchum) de Jack Palance, (Les cavaliers, Terreur dans le cosmos, Bagdad café) ici encore nommé au générique Walter Jack Palance, avec son visage de boxeur taillé à la serpe dans son premier rôle au cinéma. Un personnage de chef d’une bande de pieds-nickelés d’où émane déjà le charisme d’un homme qui sera souvent cantonné aux rôles de méchant mais aura toujours une place à part dans le cœur des cinéphiles.

Si le film parle clairement de contamination dès le début, la suite s’apparente à un polar assez classique, renvoyant également à des thématiques plus sociales (problèmes d’argent, de classe sociale) où les ouvriers, les matelots cherchent du travail à la journée, errent dans les cafés dans les bas-fonds de cette ville portuaire. Tourné en plein Maccarthisme, le film pourra être vu comme une charge politique contre la chasse aux sorcières (la position d’Elia Kazan sur le sujet a d’ailleurs visiblement été ambiguë). Il me semble aussi qu’il stigmatise les étrangers, vus comme des porteurs de maladie et qu’on pourrait le rapprocher de l’œuvre de Camus. Finalement, Panique dans la rue baigne dans cette ambiance de peur de l’autre, de paranoïa et de repli sur soi qu’on retrouvait au début des années 50 aux USA.

 

NOTE : 4 / 6

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Rigs Mordo (jeudi, 11 décembre 2014 20:10)

    Très intéressant tout ça, comme toujours avec toi on a droit à des films plus méconnus, ta sélection est toujours variée! Celui-ci semble bien sympa, un sujet qui l'est aussi et puis Jack Palance quoi, toujours un plaisir de le revoir! Excellent boulot Mister Roggy, comme d'hab'!

  • #2

    laseancearoggy (jeudi, 11 décembre 2014 20:18)

    Merci mon ami ! C'est vrai que j'aime bien mater des films différents même s'ils ont des liens forts avec l'idée du site. Et, rien que pour voir ce bon vieux Jack Palance dans son 1er rôle, ça fait vraiment plaisir :)

  • #3

    Princécranoir (jeudi, 11 décembre 2014 21:31)

    Palance, Widmark, Kazan, j'achète les yeux fermés ! Pas vu ce prometteur "panique dans la rue" qui s'en prend aux vieilles lunes du macchartisme à travers un méchant virus, tout ça juste après s'être mis copieusement à table. Bravo à toi Roggy de sortir de sous le tapis cet indispensable classique !

  • #4

    laseancearoggy (jeudi, 11 décembre 2014 22:16)

    Je savais que tu apprécierais Prince ! Et, comme tu l'écris, Kazan n'est pas tout blanc dans cette histoire, puisque après avoir dénoncé ses collègues, il s'est apparemment repenti. Bizarre à vrai dire car je ne connaissais pas cette histoire.