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 OUIJA : LES ORIGINES

 

GENRE : Planchette japonaise

REALISATEUR : Mike Flanagan

ANNEE : 2016

PAYS : USA

BUDGET : 9 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Annalise Basso, Elizabeth Reaser, Lulu Wilson...

 

RESUME : À Los Angeles en 1965, une veuve et ses deux filles montent une nouvelle arnaque pour pimenter leur commerce de séances de spiritisme bidon. Chemin faisant, elles font involontairement entrer chez elles un esprit maléfique bien réel. Lorsque la fille cadette est possédée par la créature impitoyable, la petite famille doit surmonter une terreur dévastatrice pour la sauver et renvoyer l'esprit de l'autre côté…

 

MON HUMBLE AVIS

Après avoir rejoint la sombre cohorte des mauvais films d’épouvante à l’instar de Paranormal activity, Possédée, Annabelle ou Inglorious basterds (pas dans la même catégorie mais épouvantable dès la première scène), Ouija, premier du nom, ne méritait pas de se reproduire et de venir grossir cette engeance en multipliant les rejetons maléfiques. Et pourtant, contre toute attente, Ouija : les origines se révèle plutôt réussi, redorant le blason de la franchise et de la maison Blum par la même.

Retour aux sources avec cette préquelle située au milieu des années 60 où Alice Zander (Elisabeth Reaser, la mère de Robert Pattinson dans Twilight) fait commerce dans le spiritisme avec l’aide de ses deux filles, Paulina (Annalise Basso, Captain fantastic) et la plus jeune Doria (Lulu Wilson déjà présente dans le pas terrible Délivre-nous du mal et dans le prochain Annabelle 2...). La première scène montre ainsi un homme se faire berner en croyant communiquer avec sa défunte femme alors que, planqués dans un placard et derrière une porte, les enfants participent à la supercherie. Dans une ambiance rétro bien rendue, la petite famille, orpheline de père, tente de se reconstruire en gagnant de l’argent facile pour payer les dettes qui s’accumulent. Patatras lorsque Alice ramène à la maison le jeu de plateau "Ouija" sur les conseils de sa sœur. Surtout que la mère peu avisée va invoquer seule (ce qui est strictement interdit dans la notice du jeu) l’esprit de son mari et introduire dans les lieux un certain Marcus (interprété par l’immense, et méconnaissable, Doug Jones, éternel Abe Sapien dans Hellboy).

Situé dans la même maison que le premier opus, Ouija : les origines est aux antipodes de son aîné. Mike Flanagan (le remake de The mirror ou le sympathique home invasion Hush) prend le temps de développer son histoire en générant une réelle empathie pour les personnages tandis que le fantastique s’insinue progressivement au sein de la famille. En commençant par Doria, possédant des aptitudes pour le paranormal et qui devient le réceptacle de l’esprit libéré. Si les clients en profitent au départ (le petit triangle se déplace tout seul sur la planche), le caractère malfaisant de la fillette se fait jour et commence à déteindre jusque dans l’école où le Père Tom (Henry E.T. Thomas), directeur de l’établissement, s’inquiète de l’attitude de Doria s’en prenant à ses camarades de classe qui la traitent de sorcière. D’autant plus quand Paulina découvre une lettre rédigée en polonais par cette dernière lors d’une séance d’écriture automatique. Une fois décryptée, l’ecclésiastique comprend l’origine du mal et décide de se rendre dans la maison.

A ce moment-là, le film bascule dans l’épouvante avec cette séquence où le Père Tom s’arrête devant la maison à l’image de l’affiche de L’Exorciste. Une filiation s’arrêtant là mais qui montre le chemin emprunté par Flanagan dont le film se rapproche de l’excellent Conjuring 2 et renvoie aux oubliettes le premier très mauvais long-métrage. Nanti d’un budget doublé pour l’occasion, le réalisateur distille avec parcimonie les jumps-scares et les rebondissements au sein d’un scénario solide faisant une bonne place aux personnages, à des thématiques plus générales (le rejet des autres, le passage à l’âge adulte) et à la mise en image d’une terreur tapie au fond de la fillette. La scène de sa possession est à ce titre assez impressionnante dans un métrage où la peur, même si elle peut être générée artificiellement, n’est pas le seul moteur de Ouija : les origines.

Certes, cela reste un film de maison hantée et d’esprit frappeur avec des passages obligés (la couverture du lit qui glisse toute seule ou les silhouettes se faufilant dans les coins), mais l’ensemble fonctionne vraiment à l’écran, peut-être parce qu’il se raccroche à la Grande Histoire et donne une consistance à la maison et aux événements atroces du passé. La dernière bobine convie ainsi le spectateur vers une action soutenue et une épouvante plus prégnante où le fantastique se déploie avec un foisonnement pas toujours maîtrisé. Cette partie du film reste convenu avec visions terrifiantes et pouvoirs au-delà des époques pour enrober un climax qu’on a déjà vu par ailleurs. Néanmoins, on se prend au jeu de la planchette maléfique avec un plaisir non dissimulé, même si la terreur n’est pas à son comble, surtout en comparaison de l’œuvre initiale qui ne valait pas qu'on se relève la nuit pour discuter avec les esprits. Pas difficile de faire mieux.

 

4/6

 

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Commentaires: 8
  • #1

    Rigs Mordo (lundi, 24 avril 2017 19:53)

    Ralala, tout le monde dit comme toi, que c'est une vraie bonne surprise, donc faudra tenter, mais comme Pascal le disait, je veux voir le 1 avant... Je vais attendre que le prix du coffret baisse quand même :)

  • #2

    Roggy (lundi, 24 avril 2017 20:02)

    Si tu peux prendre le 1er à 50 centimes, fonce ! Sinon... :)

  • #3

    Alice In Oliver (mardi, 25 avril 2017 12:19)

    Je n'ai toujours pas vu le premier, fort dispensable à priori. Visiblement cette suite fait mieux que son triste prédécesseur

  • #4

    Roggy (mardi, 25 avril 2017 14:11)

    Il était vraiment très difficile de faire pire que le premier épisode :)

  • #5

    GirlyMamie (mardi, 02 mai 2017 10:09)

    Le premier a été critiqué, il n'était pas tip top, mais j'ai bien aimé quand même car il y a si peu de film de ce genre (que j'adore : démons, possessions, etc.) que je reste indulgente. J'avais peur pour le 2, mais je vais peut-être tenter.

  • #6

    titi70 (mardi, 02 mai 2017 10:50)

    Entièrement d'accord avec toi. Le premier film était assez mauvais (quoique j'ai vu pire), et je n'attendais pas grand chose de cette suite/prequelle. J'avais découvert Mike Flanagan avec The Mirror (qui n'est absolument pas un remake, comme tu l'écris, mais, l'adaptation du court métrage que Flanagan avait lui même réalisé quelques années avant). Un vrai bon film d'horreur et une vrai surprise pour moi. Du coup, j'avais quand même un peu d'éspoir et Ouija 2 confirme, selon moi, que Mike Flanagan est vraiment un réalisateur que j'ai envie de suivre.

  • #7

    Roggy (mardi, 02 mai 2017 14:30)

    A GirlyMamie,
    Si tu as aimé le 1er, tu vas faire de la lévitation avec ce 2e opus :)

  • #8

    Roggy (mardi, 02 mai 2017 14:32)

    A titi70,
    Tu as raison pour le film de Flanagan et, comme toi, je me dis aussi que la carrière du réalisateur est finalement à suivre. Quant au 1er film, il n'y a pour moi vraiment rien à sauver...