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LOOPER

 

GENRE : Voyage dans le temps

REALISATEUR : Rian Johnson

ANNEE : 2011

PAYS : USA

BUDGET : 30 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis, Emily Blunt...

 

RESUME : Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les "Loopers") les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 30 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

 

MON HUMBLE AVIS :

Je ne rentrerai pas dans les détails précis du récit pour ne pas déflorer l'histoire.

 

Le métrage commence comme un polar qui se déroule en 2042, avec une première scène où le personnage principal s'apprête à dégommer quelqu'un avec une vieille pétoire d'un autre temps. Cette arme est symbolique du début du film qui ressemble à un western futuriste où les avancées technologiques (véhicules volants, immeubles à l'architecture novatrice) cotoient un environnement qui fait penser aux bandes des années 50 (la campagne avec ses champs, ses tracteurs ou bien les armes et les vêtements façon "gangsters").

Pourtant, c'est un véritable film de SF appartenant au sous-genre du voyage dans le temps. En ce sens, il est très proche de l'armée des douze singes de Terry Gilliam.

La première partie du film, plutôt classique, permet de mettre en place l'histoire, de voyage entre deux époques et de mieux appréhender les personnages selon plusieurs points de vue. Par la suite, le film bascule, tout en gardant sa structure, vers d'autres styles, ambiances qui s'imbriquent les uns aux autres d'une manière cohérente. On passe ainsi du mélodrame au fantastique pur.

L'armée des douze singes est une influence claire et assumée. L'histoire alambiquée qui génère des paradoxes temporels, la présence de Bruce Willis dans un rôle quasi similaire. Il y a aussi des effluves de Terminator II avec ses personnages qui viennent du futur pour prévenir d'une menace future (idmen pour la scène de la tuerie dans le repaire des mafieux).

La seconde bobine est, à mes yeux, la plus réussie. C'est le moment où l’œuvre prend toute sa dimension onirique et tragique. Et on comprend que le contexte science-fictionnel n'est qu'un écrin, car ce sont bien les personnages qui sont le réel enjeu du récit ; de leur quête d'humanité, aux choix de vie que se pose chaque être humain. Les personnages sont parfaitement incarnés par Joseph Gordon-Levitt (même si son maquillage n'est pas des plus réussis), Bruce Willis en mode vieillissant poivre et sel et Emily Blunt en mère courage.

Il y a du "Terence Malick" dans cette 2ème heure, cette façon de filmer les paysages, les champs de maïs et la relation ambiguë entre un fils perturbé (performance extraordinaire du petit garçon) et sa mère qui tente de le protéger de l'extérieur.

Les effets spéciaux ne sont pas pléthores et sont au service de l'histoire. Ils s'insèrent parfaitement au récit, comme dans Scanners de David Cronenberg dont on peut faire le rapprochement, et accentuent encore plus leur crédibilité.

A noter, quelques scènes mémorables (la "disparition" progression et spectaculaire d'un personnage du futur, les conséquences implosives des colères de l'enfant).

Le métrage se ponctue par un dernier acte ébouriffant, tant sur le plan visuel qu'au niveau de l'émotion qui émane des personnages. Ce final en apothéose comme une tragédie grecque n'est pas sans rappeler un film de Brian de Palma que j'avais bien aimé (The Fury en 1978).

Très beau visuellement, bien écrit, Rian Johnson surprend par son originalité, son radicalisme (ici, on tue vraiment les enfants !), par la puissance de son cinéma qui, sans prévenir, navigue allègrement sur les terres de l'émotion et de la beauté.

  

NOTE : 5 / 6

 

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