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KONG : SKULL ISLAND

 

GENRE : Sauvé par le Kong

REALISATEUR : Jordan Vogt-Roberts

ANNEE : 2017

PAYS : USA/Vietnam

BUDGET : 190 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson...

 

RESUME : Un groupe d'explorateurs plus différents les uns que les autres s'aventurent au cœur d'une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu'ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong…

 

MON HUMBLE AVIS

A l'image de la taille du Roi des primates, Kong : Skull island est un gros film d'action, certes pas des plus malins comme un singe, mais à la générosité visuelle et contagieuse évidentes. Il faut oublier le chef-d’œuvre de Cooper et Schoedsack de 1933, ce Kong est un blockbuster ricano-asiatique conçu pour ramasser toutes les monnaies mondiales et se développer sur plusieurs suites. Néanmoins, le film fonctionne globalement alors qu'il avance constamment sur la corde raide comme un singe dans un jeu de quilles.

Dès la première scène, on comprend que Jordan Vogt-Roberts, s'étant illustré pour l'instant comme réalisateur dans plusieurs séries, n'a pas envie de cacher sa créature. Au bout de deux minutes, elle trône déjà à l'écran comme un étendard et indique que le film ne s'embarrassera pas de mystère pour être avant tout très visuel. Et il faut dire que le budget pharaonique (200 millions de dollars !) se voit à l'écran. Tourné au Vietnam, Kong : Skull island s'empare de la mythique créature en revenant aux sources îliennes de sa naissance. On retrouve donc les figures imposées avec une myriade de créatures monstrueuses et une peuplade indigène assez énigmatique vénérant le gros primate à poil long. Des autochtones mutiques caricaturaux et dépeints à la truelle, alors que Peter Jackson, dans son remake de King Kong, leur réservait un traitement tellement plus effrayant.

Néanmoins, la bonne idée du film est peut-être de l'avoir placé dans un contexte différent du début du siècle, en le projetant dans les prémices des années 70, juste après la guerre du Vietnam. C'est dans ce contexte de défaite américaine qu'on retrouve un groupe de GI envoyés pour soutenir une expédition soi-disant scientifique. L'ambiance des 70's est ainsi bien rendue grâce à une image patinée sentant bon la Marie-Jeanne et les pattes d'eph. Le réalisateur instaure aussi un sentiment de revanche aux soldats qui donnent la sensation de vouloir se venger en bombardant au napalm cette île vierge. Surtout, le rythme du film se déploie au son de tubes rocks endiablés à l'instar des grands films de guerres sur le Vietnam et surtout d'Apocalypse now de Coppola. Cette référence est d'autant plus prégnante lorsque les hélicoptères s'envolent vers l'île (et pas Lille hein) la sono à fond comme le faisait les soldats américains au sein de la scène mythique de la Chevauchée des Walkyries dans le chef-d’œuvre de Coppola.

Autre accointance avec ce mythique film de guerre, le personnage du Colonel Packard (joué un Samuel L. Jackson en mode cabotin bad ass) est un avatar de Robert Duvall en lieutenant-colonel Kilgore. Un homme violent et jusqu’au-boutiste s'imposant comme le méchant du film dont le seul but est de tuer Kong dans un désir obsessionnel à la Capitaine Achab. A ses côtés, le casting ne propose pas de grandes têtes d'affiche, hormis le toujours sympathique John Goodman en scientifique, Tom Hiddleston (Crimson Peak) en mercenaire trop effacé, un JC Reilly (L’assistant du vampire) en survivant de la 2nde guerre mondiale. La féminine de l’étape (Brie Larson oscarisée pour Room), photographe de guerre, surtout là pour devenir la fiancée de la bête poilue notamment dans des scènes plagiant tous les films avec le gros singe, comme celle où elle se retrouve dans la main gigantesque de son nouveau copain à poil. Finalement, comme dans Godzilla et Pacific Rim, les humains sont relégués au rang de faire valoir pour privilégier les créatures et les effets spéciaux.

A ce petit jeu, on ne peut pas dire que le King soit à la noce. Certes, il est le héros mais on le voit finalement peu sauf lorsqu’il affronte d'autres monstres où qu'il se bat contre Packard. Pourtant, à chaque apparition, le réalisateur lui réserve des plans iconiques, sa silhouette se dessinant au milieu des flammes, le met en valeur notamment lors de l'arrivée des hélicoptères dans une séquence très spectaculaire. A l’image de cette dernière, il faut dire que la quasi-totalité des scènes d'action sont réussies et immersives. La magie des effets visuels opère pour concrétiser à l'écran une multitude de créatures à l’image d’une araignée géante, d'oiseaux voraces ou d'une pieuvre langoureuse. Seul bémol, les monstres rampants et principaux adversaires de Kong sont assez laids et en deçà du reste du bestiaire. Alors oui, on n'est pas dans le merveilleux avec les monstres poétiques en stop-motion de Ray Harryhausen dans L'île mystérieuse de Cy Endfield, mais le spectacle est bien mené d'autant plus que le film ne se départit pas d'une certaine violence rendant plus crédible les affrontements.

Si le film repart sur les terres de 1933, il fraye allègrement avec le film de Jackson notamment lors des affrontements avec les autres créatures de l’île. La comparaison s'arrête là car le papa du Seigneur des anneaux insufflait à son film une vraie âme et l'amour des monstres suait de chaque pore de la pellicule. Kong : Skull island va plus loin dans son délire pour marcher à gros sabot dans les pas de Pacific Rim de Guillermo Del Toro et du remake (très décrié mais pourtant réussi) de Godzilla par Gareth Edwards. En effet, Kong est une créature gigantesque de 30 mètres de haut et combat des monstres à sa taille. Ne soyons pas dupe de l'entreprise, cela est juste dû au fait que les producteurs préparent une franchise et un cross-over entre King Kong, Godzilla et tous les kaïjus de la Toho comme le présente la séquence post-générique.

Au final, Kong : Skull island n'est pas la « tuerie » du genre mais fonctionne sur la longueur grâce à une mise en image de qualité et une lisibilité de l'action (ce qui n'est pas toujours le cas). On pourra néanmoins avoir des réserves sur l'approche un peu trop artificielle de l'époque dépeinte à grand coup de tubes et de personnages caricaturaux (sans compter un humour et des dialogues quelquefois un peu lourdingues) et un scénario très simpliste, mais force est de constater que le film s’avère divertissant et généreux sans que le spectateur ne sente pris pour un gros Kong (Gods of Egypt et Transformers rules !), même s'il sait bien que tout est marqueté pour les années futures.

 

3,5/6

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Commentaires: 14
  • #1

    Rigs Mordo (lundi, 27 mars 2017 19:51)

    Ca me fait bien plaisir de te voir dire du bien de la version Jackson, j'ai vu quelques gus aux goûts peu sûrs caguer dessus ya quelques semaines, perso je trouve que c'est son meilleur film. Quant à celui-ci, on en recausera quand je l'aurai vu mais ta belle chro me confirme un peu ce que je pensais, c'est un spectacle fun et joli visiblement!

  • #2

    Roggy (lundi, 27 mars 2017 20:01)

    C'est exactement ça. Pas prise de tête et ça se laisse regarder avec en plus des affrontements assez réussis. On a vu mieux mais franchement, j'ai passé un bon moment.

  • #3

    Alice In Oliver (mardi, 28 mars 2017 12:09)

    Je m'attendais à une note légèrement supérieure car hormis quelques réserves, tu es plutôt enthousiaste

  • #4

    Roggy (mardi, 28 mars 2017 13:56)

    Pour tout te dire, j'ai longtemps hésité entre 3,5 et 4 (et même 3,75). Mais pour rester cohérent avec les autres notations récentes, il me semble que 3,5 était approprié.

  • #5

    Alice In Oliver (mardi, 28 mars 2017 22:12)

    A la lecture de la chronique, je m'attendais à un 4/6 personnellement mais tu restes le seul juge, bien sûr

  • #6

    Roggy (mardi, 28 mars 2017 22:15)

    Suivant les jours, je pense que je pourrai mettre 4/6 ;)

  • #7

    titi70 (samedi, 01 avril 2017 17:25)

    Assez d'accord avec toi même si je suis loin d’être fan du Kong version Jackson.
    Perso, j'attends surtout le cross over en espérant qu'ENFIN, Godzilla aura son premier film Américain réussit (entre un Emmerich qui nous rejouait Jurassic Park et un machin ou on ne voyait jamais bien notre créature, le réalisateur préférant tellement s'attarder sur les humains que je me demande encore pourquoi le film s'appelle Godzilla vu qu'il n'en est que le faire valoir, notre créature n'a pas franchement été gâte jusqu'ici)

  • #8

    Roggy (samedi, 01 avril 2017 19:54)

    J'aurai aussi préféré voir plus Godzilla (même si j'aime bien le film) car, à chaque apparition, le réalisateur parvenait à le rendre iconique grâce à des images magnifiques.

  • #9

    princécranoir (dimanche, 02 avril 2017 17:06)

    Pas un grand Kong malgré les mensurations donc (quant à la Queen de Lille, on la laisse Hamon et par vaux), mais chouette spectacle si j'en juge par les qualités visuelles décrites. Voilà qui me le rend beaucoup plus sympathique qu'au premier abord. Merci du conseil donc, j'irai faire un tour sur l'île dès que j'en aurai l'occasion.

  • #10

    Mr Vladdy (dimanche, 02 avril 2017 17:37)

    Un excellent divertissement de cinéma à mes yeux qui a su être efficace. Sans être novateur, il se détache pas mal du film de 33 et de celui de Jackson ce qui est appréciable tout en installant une bonne base pour sa future rencontre avec Godzilla :-)

  • #11

    Roggy (dimanche, 02 avril 2017 19:48)

    A Princécranoir,
    J'espère que le voyage chez Martine te plaira ;)

  • #12

    Roggy (dimanche, 02 avril 2017 19:49)

    A Mr Vladdy,
    Même si le film reste divertissant, il ne faut pas être dupe du commerce qui doit être capitalisé pour les prochaines années avec Godzilla.

  • #13

    tinalakiller (mercredi, 05 avril 2017 22:55)

    Le film ne m'attirait pas spécialement - même si j'ai conscience qu'il est certainement fait pour le cinéma - mais histoire de me faire mon avis, j'essaierai de le rattraper dans l'année.

  • #14

    Roggy (vendredi, 07 avril 2017 15:50)

    A cette occasion, tu me diras ce que tu en as pensé :)