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INTERCHANGE

 

GENRE :

REALISATEUR : Dain Iskandar Said

ANNEE : 2016

PAYS : Malaisie/Indonésie

BUDGET : ?

ACTEURS PRINCIPAUX : Shaheizy Sam, Nicholas Saputra, Prista Nasution...

 

Pitch : Un détective et un photographe de la police criminelle s’associent pour aider à résoudre une affaire des plus singulières : des meurtres tellement violents qu’ils déclenchent chez le photographe une série de visions cauchemardesques...

 

Du cinéma malaisien, il ne nous parvient que quelques bribes dont ce Interchange qui est le fruit d’un réalisateur tentant de monter des films avec les moyens du bord et en évitant les fourches caudines de la censure. Un pari délicat que Dain Iskandar Said réussit à surmonter avec cette histoire qui débute comme un polar avec la recherche d’un tueur pour se poursuivre en vrai film fantastique.

Interchange commence ainsi comme un thriller avec la découverte d’un corps exsangue et entaillé en plusieurs endroits comme si un vampire était passé par là. De plus, le cadavre est retenu sur sa longueur par des espèces de lianes. Une scène de crime pas banale qui intrigue forcément le détective Man et le photographe officiel de la police Adam qui ont l’habitude de collaborer. D’autant plus que le sol est jonché des bris d’une photo de verre représentant le portrait de quelqu’un. Des sortes de négatifs de photographies qui troublent anormalement le photographe comme si ce dernier avait un quelconque lien avec elles. C’est le début d’une série de meurtres tous agencés de la même façon.

 

Un pitch de départ qui ne se résume pas qu’à cet aspect fantastique puisqu’il s’avère que le mystère est bien plus tordu que cela. En effet, le réalisateur nous fait suivre un personnage assez énigmatique à la peau striée et aux mains déformées par des sortes de serres d’oiseaux. Un jeune homme à l’allure hybride semblant impliqué dans l’affaire. Tout comme la jeune femme observée par Adam et qu’il photographie depuis son immeuble en face de chez lui. Très vite, on comprendra que ces destins sont liés par une histoire ancestrale dont les meurtres ne seraient en fait que des sacrifices rituels nécessaires.

Dain Iskandar Said prend, sans doute, un peu trop de temps pour développer son scénario puisque l’enquête piétine et se focalise sur la mise à jour des photographies sur verre semblant représenter le nœud du problème. Le rythme est lent et ne laisse transparaître que peu d’éléments hormis le fait que cet être est un homme-oiseau et qu’il appartient à une tribu vivant dans la forêt de Bornéo, disparue depuis une cinquantaine d’années. Si cette première partie s’apparente à une enquête policière, la deuxième vire plus à un fantastique assumé lorsqu’on comprend les motivations des protagonistes et l’origine des photographies.

 

Sans déflorer l’intrigue aux contours poétiques et ethnologiques, Interchange reste raisonnable dans l’utilisation des effets spéciaux (la post-production aura néanmoins duré toute une année) servant surtout à mettre en avant le personnage de l’homme-oiseau, capable de se mouvoir avec facilité et possédant une force décuplée qu’il met en œuvre pour se dépêtrer des griffes de Man le poursuivant tout au long du film. Les meilleurs moments se font jour lorsque l’hybride reprend sa véritable identité et se mue progressivement, à l’instar d’une transformation en loup-garou, en homme ailé avec son plumage noir de jais. Des effets visuels de toute beauté qui trouveront leur acmé dans la scène finale.

A l’image des personnages, Interchange est donc un film mutant où s’entrecroisent plusieurs genres, du polar au film d’action en passant par un fantastique proche des rites de tribus ancestrales et d’un shamanisme emmenant Adam vers les contrées d’une dimension chimérique dont il ne ressortira pas indemne.

 

4/6

 

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