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EVOLUTION

 

GENRE : L'île des autres

REALISATEUR : Lucile Hadzihalilovic

ANNEE : 2015

PAYS : France/Espagne/Belgique

BUDGET : 1 400 000 €

ACTEURS PRINCIPAUX : Max Brebant, Roxane Duran, Julie-Marie Parmentier...

 

RESUME : Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent un mystérieux traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Il a l’impression que sa mère lui ment et il voudrait savoir ce que les femmes font la nuit sur la plage…

 

MON HUMBLE AVIS

Lucile Hadzihalilovic qui s'est fait connaître par son moyen métrage La bouche de Jean-Pierre et surtout par son long-métrage très dérangeant Innocence, revient avec ce film par le biais du fantastique au sens large. Genre dont elle est fan et qu'elle retranscrit avec esthétique et brio dans Evolution.

Il faudra se laisser porter par le mouvement des flots du début et une 1ère partie très hiératique où le rythme lent du récit et des personnages presque mutiques concourent à installer une atmosphère très étrange. Bénéficiant des décors de l'île des Canaries, Evolution baigne dans une ambiance tout à la fois éthérée et visuellement magnifique, s'opposant au dénuement du village attenant à la mer ainsi qu'à la pauvreté des maisons et des pièces. Le spectateur ne sait pas où il se trouve et ne comprend pas le ballet incessant de ses jeunes filles d'une étonnante ressemblance et revêtues de la même robe qui s'occupent de jeunes garçons avec soucis et autorité.

Entre réalité et fantasme, le film se cherche une identité basculant du film d'auteur à la française à un fantastique poétique et perturbant. Parce que ces femmes infirmières cachent un secret lié à leur condition humaine proche de l'hybridation. Pas de Docteur Moreau pour des expériences d'hybridation mais plutôt un monde semblant peuplé uniquement de femmes au dos recouvert de ventouses à l'image des étoiles de mer dont l'iconographie se retrouve partout.

A la beauté du film, le scénario répond par une avarice d'explications, laissant le spectateur à sa propre interprétation grâce à quelques clés que les amateurs du genre parviendront à utiliser. Le jeu tout en retenu des acteurs notamment du petit garçon Max Brebant, de ces mères de substitution comme Roxane Duran ou Marie-Julie Parmentier, donnent au film une démarche déroutante et fascinante. Si on se sentait un peu rejeté par le style très auteur du début, rappelant par là-même sur le visuel et les thématiques, l'adaptation cinématographique de La possibilité d'une île de Houellebeck, Evolution gagne ses galons de film étrange teinté d'un fantastique sobre mais prégnant et réaliste tout en gardant une pointe de mystère.

A l'image de ses femmes se lovant au bord de la mer dans une très belle scène sensuelle, Evolution est un film éminemment sensoriel qui touche par son esthétique formelle et par son propos très original, voire déstabilisant quant à l'utilisation qui est faite des petits garçons. On n'a rarement vu ça au cinéma et pourtant, le film fonctionne sur cette dualité d'être interpellé dans sa condition masculine et d'être fasciné par cette singularité et cette liberté de pensée.

 

Note : 4+/ 6

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Commentaires: 6
  • #1

    Alice In Oliver (samedi, 19 mars 2016 14:52)

    En effet, le sujet a l'air passionnant. Reste à savoir comment le sujet est abordé... A priori, ce serait plutôt réussi

  • #2

    Roggy (samedi, 19 mars 2016 15:41)

    Il y a un côté film d'auteur français mais il ne faut pas s'arrêter à ça. Évolution possède une réelle ambiance très particulière et transpire l'amour du cinéma fantastique.

  • #3

    titi70 (lundi, 21 mars 2016 11:47)

    Pas trop tenté par le sujet, et puis, j'ai un peu l'impression que la réalisatrice tente quand même de nous rejouer son précédent long métrage

  • #4

    Roggy (lundi, 21 mars 2016 13:45)

    Lucile Hadzihalilovic possède un univers très particulier. Et "Evolution" ne se départit pas de son film précédent. En même temps, elle n'a réalisé que deux films et un moyen métrage...

  • #5

    Laurent (lundi, 21 mars 2016 20:32)

    Film difficilement classable et donc analysable mais tu as fait ça très bien Roggy :-)
    Superbes images du directeur photo Manu Dacosse (Amer). Et le gamin est fantastique!

  • #6

    Roggy (lundi, 21 mars 2016 20:35)

    Visuellement, le film est très beau et est en plus empreint d'une âme, comme tu l'écris, assez inclassable.
    Merci pour ta visite Laurent :)