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THE DARKNESS

 

 

 

GENRE

 

REALISATEUR : Daniel Castro Zimbrón

 

ANNEE : 2016

 

PAYS : Mexique/France

 

BUDGET

 

ACTEURS PRINCIPAUX : Brontis Jodorowsky, Aliocha Sotnikoff Ramos, Camilla Robertson Glennie...

 

Pitch : Le jeune Argel vit reclus dans une cabane perdue dans une forêt entourée d'un brouillard menaçant, avec son père, sa sœur Luciana et Marcos, son grand frère. Quand ce dernier disparaît mystérieusement, Argel va tout mettre en œuvre pour partir à sa recherche

 

The Darkness est un film assez étrange dans la mesure où le réalisateur ne donne pas facilement les clés pour comprendre les événements dépeints, certes avec une esthétique réussie, mais aussi avec une sorte d'hermétisme narratif. En effet, on ne sait jamais vraiment où on est et quels sont véritablement les problèmes de cette famille qui vit recluse dans une cabane au fin fond d'une forêt, semblant habitée par un monstre de conte de fée. Une filiation enfantine qui irise le film tout du long entre fantasme et réalité.

 

Dès la 1ère scène on se demande pourquoi le père, Brontis Jodorowsky (El Topo, Poésie sans fin) enferme à double tour ses trois enfants dans la cave comme si on avait à faire à un tortionnaire. Or, c'est pour les protéger de l'arrivée d'un monstre qui secoue la maison comme une tornade à grand renfort d'un bruit sourd venu d'outre-tombe. Très vite, le décor est planté et le réalisateur délimite déjà les contours de son film. Un huis-clos où les journées sont rythmés par la recherche de nourriture du père partant chasser quotidiennement.

Si Daniel Castro Zimbrón ne donne pas de réelles explications, il faudra lire dans les détails à l'instar du masque à gaz porté par tous ceux qui sortent comme si l'air extérieur était contaminé, ou des vêtements moyenâgeux utilisés. On se doute bien que des événements apocalyptiques se sont déroulés dans un passé plus ou moins récent (ils retrouvent une voiture abandonnée et décatie dans la forêt) tandis que régulièrement la petite famille se cloître en prévision de l'arrivée de la bête.

Tourné en lumière naturelle, The Darkness est une sorte de conte fantastique avec un fond de post-apo qui renvoie au récent The Survivalist pour son existence dans les bois ou encore The Witch notamment pour le côté mystérieux qui se dégage de la nature et de la disparition d'un des enfants. Avec peu de moyens, Daniel Castro Zimbrón instaure un vrai climat anxiogène lorsque la brume recouvre progressivement les bois entourant la maison d'un halo de torpeur. En revanche, même si le film est bien écrit, il manque cruellement d'enjeux et de rebondissements pour intéresser totalement le spectateur après avoir planté le décor.

Son rythme lent et le peu d'informations fournies ne facilitent pas l'immersion au sein d'une histoire au potentiel important. A l'image des personnages dans le film, on tourne un peu en rond dans la cabane entre la petite fille souffreteuse (à la ressemblance d'un personnage Del Torien) et son frère bien décidé à découvrir où est passé son frère, parti seul dans la forêt, et ce qui se trouve hors les murs. Faute d'un budget conséquent, le script a du mal à développer des thématiques autres que l'enfermement et les relations entre un père protecteur et ses enfants emprisonnés, malgré l'arrivée de nouveaux personnages. Un apport extérieur intriguant mais qui n'apporte pas forcément un renouvellement au récit.

De temps à autre, le réalisateur lance quelques pistes notamment au travers des rêves des personnages qui, enfin, sortent virtuellement de leur cocon familial pour des scènes fantasmagoriques qui ne se perpétuent pas par la suite dans un quotidien erratique et monotone. Des ouvertures aux relents fantastiques non exploitées. On saluera néanmoins la qualité de l'interprétation et la beauté des images dans The Darkness où il faudra accepter une ambiance de conte maléfique au rythme lent, dans un univers naturaliste et minimaliste post fin du monde.

 

 

 

3,5/ 6

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