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DARKMAN


GENRE : Monstre héroïque

REALISATEUR : Sam Raimi

ANNEE : 1990

PAYS : USA

BUDGET : 16 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Liam Neeson, Frances McDormand, Larry Drake...


RESUME : Brûlé vif et laissé pour mort par des gangsters à la solde d'un promoteur véreux, un brillant généticien va se venger de ses agresseurs.


MON HUMBLE AVIS

Quel plaisir de revoir sur grand écran ce grand film un peu oublié de Sam Raimi ! Je ne me souvenais plus de la qualité du film et de sa dimension émotionnelle qui avaient dû m'échapper à l'époque. Tourné aprèsEvil dead 2,Darkmanest le 1er film de studios (ici la Universal) réalisé par Sam Raimi. Ne pouvant obtenir les droits de super-héros commeBatman, il décida de créer sa propre mythologie avec cet anti-héros masqué aux antipodes de l'iconographie classique.

Ce qui frappe aujourd'hui avec Darkman, c'est qu'il a finalement assez peu vieilli. Le film fonctionne encore très bien grâce à une multitude d'éléments à l'image des acteurs, du script et de la musique. En effet, si Darkman est souvent identifié comme matriciel des films de super-héros actuels, il va bien au-delà et s'impose avant tout comme un grand film de monstre.

Malgré tous les aléas (Raimi voulait Bruce Campbell dans le rôle titre) pour la production du film, Sam Raimi garde sa liberté de ton et sa patine qui l'avait fait remarquer avec Evil Dead. Personnages décalés, cadrages en contre-plongée et gros plans incessants, tout renvoie au cinéma de Raimi qui parvient à créer un personnage hybride et référentiel. Darkman, c'est à la fois le fantôme de l'opéra, Batman et la créature de Franckenstein. Peut-être même que cette dernière est la plus proche de l'essence même du personnage. Si Peyton Westlake (excellent Liam Neeson) s'enfante lui-même en recréant sa propre chair, il devient tout autant un être combattant le crime qu'une créature traquée pour sa monstruosité.

C'est ce côté-là qui frappe dans le film. Reclus dans son être intérieur, Darkman est un monstre à l'extérieur mais aussi à l'intérieur, tiraillé entre son humanité perdue et sa colère vengeresse. En ce sens, il se rapproche de Freaks, notamment dans la scène de la fête foraine lui explosant au visage sa condition de monstre de foire, surtout lorsqu'il tente de reconquérir Julie (Frances McDormand, Fargo) son amour perdue. Le film prend alors toute sa dimension tragique et émouvante.

La dernière partie fait plus la part belle à l'action avec le climax en hélicoptère et sur la tour en construction. On y retrouve le côté cartoonesque et l'humour de Sam Raimi, annonciateur d'une certaine manière d'un futur Spiderman. Mais là aussi, Darkman se mue en cousin éloigné de King Kong sur sa tour funèbre, combattant pour sa survie face à des hommes le raillant et remettant en cause son humanité.

Sublimé par la musique de Danny Elfman en grande forme, Darkman s'impose, après une nouvelle vision, comme un des meilleurs films de super-héros mais surtout comme un des meilleurs films de monstres de l'histoire.


Note : 5 /6

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