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ANNABELLE : CREATION

 

GENRE : Poupée de cire, poupée de con

REALISATEUR : David F. Sandberg

ANNEE : 2017

PAYS : USA

BUDGET : 15 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Anthony LaPlagia, Stephanie Sigma, Lulu Wilson...

 

RESUME : Encore traumatisés par la mort tragique de leur petite fille, un fabricant de poupées et sa femme recueillent une bonne sœur et les toutes jeunes pensionnaires d'un orphelinat dévasté. Mais ce petit monde est bientôt la cible d'Annabelle, créature du fabricant possédée par un démon…

 

MON HUMBLE AVIS

Dans la galaxie du revival des films d’épouvante mainstream, Annabelle brillait de tous les feux de la nullité, juste derrière le trou noir Ouija de Stiles White en 2014. Alors, quand l’étoile filante d’une suite à la poupée maléfique pointa le bout de sa comète, le spectateur enfila sa combinaison spatiale contre les mauvais films pour se protéger contre une pluie cosmique de poncifs et de jumpscares. Résultat des courses, Annabelle : Création ne vole pas bien haut mais largement au-dessus du vide sidéral de sa sœurette originelle. Pas difficile me direz-vous…

Ayant suffisamment rapporté au box-office, Annabelle s’est vue affiliée une ascendance, une préquelle histoire de satisfaire les fans qui se seraient interrogés sur l’origine de la poupée. Classique et surtout pratique pour faire passer la pilule d’une pseudo-suite inutile. A l’instar de Ouija 2, le film est confié à un jeune réalisateur ayant déjà donné dans le genre avec Dans le noir. Et formellement, David F. Sandberg fait le job pour dépeindre cet orphelinat perdu au milieu d’une campagne déserte où des jeunes filles de différents âges seront sujettes à des visions cauchemardesques voire à côtoyer le malin. Presque un bizutage avant le passage à l’âge adulte.

Rien de révolutionnaire à l’écran avec la scène d’introduction montrant la petite Annabelle passer de vie à trépas pour expliquer son retour quelques années plus tard dans la maison au travers de la fameuse poupée aux couettes blondes. Plusieurs années après, le père d’Annabelle (Anthony LaPlagia, à la renommée internationale grâce à la série FBI : portés disparus) accueille des orphelines dans sa grande maison (certainement pour conjurer le sort) et cache aussi des secrets enfouis dans la chambre de sa fille et dans celle de sa femme alitée (Miranda Otto, Le seigneur des anneaux). Le décor est planté et le spectateur aura toujours un coup d’avance sur les gamines subissant les assauts répétés d’une entité bien décidée à leur en faire voir de toutes les couleurs. Le problème du film est que le fantastique s’insinue de manière artificielle lorsque notamment Linda (Lulu Wilson, Délivre-nous du mal) pénètre la chambre d’Annabelle ressuscitant par la même la poupée planquée dans un placard et son démon qui l’habite.

Il faut dire que le casting n’a pas froid aux yeux. Alors que votre serviteur aurait déjà pris la poudre d’escampette pour aller se faire exploser ailleurs, les jeunes filles continuent à s’avancer dans les pièces obscures malgré des situations inexpliquées et horrifiques. Ce qui arrange bien les scénaristes leur proposant toute une série de scènes où les meubles et les objets se déplacent tout seul. De longues séquences conçues autour de la peur générée par le noir ou le faciès impavide de la poupée. Un catalogue de séquences pouvant s’apparenter à une succession de courts-métrages jouant sur la mise en scène et les jumpscares dépourvu d’enjeux particuliers hormis balancer les enfants dans un train fantôme. On se foutrait presque de leur sort tant les situations sont prévisibles et répétitives et qu’aucun autre personnage n’est dans le coin pour attester de ces manifestations bien réelles. Pire, les scénaristes mettent en évidence certains éléments pour nous faire comprendre qu’on les reverra plus tard, à l’image de l’apparition de l’épouvantail au début faisant son retour dans la dernière bobine (encore un spin-off à l’horizon ?).

Si le film n’est pas exempt de qualité visuelle, Annabelle : Création pioche sans vergogne dans tout ce qui a été fait dernièrement et enchaîne les moments de bravoure jusqu’à plus soif comme à la fête foraine, surtout dans la dernière demi-heure accompagné de plans assez sanglants (la mère coupée en deux, les doigts du père retournés) pour une production de cet acabit. Comme la maison n’était pas assez grande, le scénario envoie les jeunes filles à l’extérieur (monstre sortant d’un puits à la Ring) ou vers la grange elle aussi habitée par les forces démoniaques et ce satané épouvantail qui aurait bien compter fleurette à la plus grande des fifilles. De son statut de maison hantée, le film embarque à la fin sur le radeau brinquebalant des productions horrifiques. Une arche de Noé bien utile pour faire défiler toute une ribambelle de monstres méchants.

Au final, Annabelle : Création n’apporte rien au genre, juste une strate de plus sur le terrain désormais exsangue de l’horreur bon marché à destination d'un public familial et adolescent. Si le film est plutôt bien foutu visuellement, l’originalité n’est pas sa qualité première comme la plupart des productions actuelles. Et dire qu’on nous promet pour l’an prochain une nouvelle séquelle de la franchise avec un film dédié à la nonne effrayante vue dans Conjuring et entraperçue ici pour nous titiller dans les coins. Comme le chantait Brel, Au suivant !

 

3/6

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Rigs Mordo (jeudi, 14 décembre 2017 20:10)

    En fait à te lire, on se rend compte que Conjuring est devenu le Avengers du film de fantômes: on en balance plein ici et là et chacun récupère son petit spin-off, en attendant de les voir s'affronter, genre La Nonne vs Annabelle vs La sorcière du premier Conjuring. Ca ne fait qu'accélérer ce que tu soulignes, le côté exsangue de cette vague... Ca me fait bizarre de le dire, car je ne suis pas un fana de Saw, mais j'espère que le dernier va un peu faire revenir le gore sur nos écrans, car là on a quand même eu notre dose de rideaux flottants... Superbe chro, cela dit en passant !

  • #2

    Roggy (jeudi, 14 décembre 2017 20:15)

    Merci Rigs. Ouais, ça commence à sentir le roussi avec toutes ces franchises (on se croirait chez Marvel) pas toujours très fraîches au final. Et c'est vrai que le gore est vraiment absent des écrans en ce moment.

  • #3

    Alice In Oliver (samedi, 16 décembre 2017 12:08)

    Pour être tout à fait honnête, je n'ai toujours pas vu le premier car les échos sont unanimement négatifs à son sujet et je crains une exploitation outrancière de la franchise, ce que semble confirmer la chronique

  • #4

    Roggy (samedi, 16 décembre 2017 15:18)

    Si tu ne dois en voir qu'un, autant choisir cette suite :) Comme pour "Ouija" vraiment nul mais dont la préquelle est très réussie.