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ALIEN : COVENANT

 

GENRE : Alien, pour qu'il revienne ?

REALISATEUR : Ridley Scott

ANNEE : 2017

PAYS : USA/UK

BUDGET : 97 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Cudrup...

 

RESUME : Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour s’échapper.

 

MON HUMBLE AVIS

Depuis la sortie de Prometheus et de cet Alien : Covenant, tous les geeks hardcore de la Saga ont sorti la grenaille pour dessouder dans l'acide le travail de Ridley Scott (sans compter ses croisements génétiques avec Predator). Personnellement, je me fous comme de mon premier xénomorphe de savoir si les “Space jockey” étaient là avant ou après la poule. Essayons juste de savoir si le film est réussi (ou pas), en sachant qu'il sera de toute façon impossible de surpasser le séminal Alien ou le brutal et bien bourrin Aliens.

Parce qu'il s'est fait pourrir par la planète entière avec Prometheus, Ridley Scott décide de revenir aux racines de la franchise en débutant son film comme Alien, le 8e passager. Suite à une éruption solaire, les membres de l'équipage du Covenant sont réveillés de leur sommeil cryogénisé 7 années avant leur objectif, la colonisation d'une planète censée donner une nouvelle vie à l'humanité. Comme ils captent un signal d'une planète potentiellement habitable et moins lointaine, ils décident de changer de cap. Un début similaire à celui du film de 1979 qui montre aussi la volonté de Scott de repartir sur les bases qui avaient fait son succès. En se posant sur ce cailloux battu par les tempêtes, les passagers du Covenant aident aussi le réalisateur dans sa quête de rédemption auprès des fans, qui n'aura dès lors de cesse de leur expliquer les origines des créatures adulées depuis tant d'années.

Un cahier des charges qui contraignent les scénaristes à être trop didactiques au final. Ce qui permet la cohérence tue aussi le mystère de la mythologie engendrée au début des années 80. Car ce qui intéresse son réalisateur, ce sont les Aliens en eux-mêmes qu'on aperçoit très vite à l'écran suite à la contamination de certains clampins incapables de ne pas se protéger en débarquant sur une planète inconnue (des scientifiques low-cost qui font tout à l'envers, passons...). D'ailleurs, le casting de l'équipage est à ce point anonyme et interchangeable qu'il est juste là pour servir de chair à des Aliens qui n'en demandaient pas tant. Hormis Michael Assassin's creed Fassbender, il n'y a aucune empathie pour des personnages sans saveur à l'instar du “chef” (Billy Cudrup, Watchmen) ou de la fadasse Katherine Waterston (Les animaux fantastiques) estampillée "Ripley" de service. Comme un pied de nez galactique, la seule star (James Franco) meurt dans son lit glacé alors qu'il aurait pu apporter un semblant de rondeur au projet.

Cette impersonnalité se ressent aussi au sein d'un scénario pépère et dénué de moments iconiques et forts comme on en trouvait dans le décrié, et pourtant pas si mauvais, Prometheus. Certes, le métrage est parsemé de bons moments comme la première attaque sur la planète par un Alien venant de naître (un petit côté Pitch black du riche) ou la découverte de la civilisation détruite dans un paysage mortifère magnifique. Quand il s'affranchit de son côté “Saga”, Alien : Covenant fait le job en terme visuel et sans ennuyer, alternant les séquences d'action et les réflexions métaphysiques, à l'instar de cette scène décalée où David apprend à jouer de la flûte grâce à Walter. Les amateurs de porno gay seront déçus dans cette séquence mettant surtout en valeur le personnage double de Michael Fassbender, véritable pierre angulaire du film. Une personnalité complexe dont la Némésis nihiliste (qui ressemble au personnage de Kurt Russell dans Les Gardiens de la galaxie 2) est utile à Scott pour déployer une réflexion sur les origines de la vie et le destin. Des thématiques très proches de celles de Blade Runner qu'on aurait aimé être développées encore plus.

Or, il faut prendre Alien : Covenant pour ce qu'il est. Une série B d'action très sanglante (pas toujours bien filmée, certaines scènes sont illisibles) aux SFX de qualité, où des humains se font déchiqueter par des créatures hybrides dans un environnement hostile. Débarrassé de ses oripeaux de saga mythique, le film n'est pas désagréable comme si on matait un slasher ultra thuné avec des accents de bis craspec des années 80, à l'image de la scène de la douche qui fait parler pour pas grand chose. A bientôt 80 balais, il est intéressant de voir comment Papy Scott est proche du personnage de Walter dans sa conception de l'existence. Accroché comme une moule à son rocher, le papa de Blade runner et de Gladiator a bien du mal à laisser son enfant s'émanciper. La fin du film (assez prévisible) ouvre ainsi la porte à des suites à n'en plus finir alors qu'on sent bien que la franchise est à bout de souffle et presque exsangue. Il est peut-être temps d'avoir le courage de refermer une des plus grandes sagas cinématographiques, pour ne pas la ranimer sans cesse artificiellement et essayer de lui insuffler une âme à n'importe quel prix.

 

3,5/6

 

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Commentaires: 10
  • #1

    Alice In Oliver (dimanche, 21 mai 2017 12:19)

    ça rejoint ce que j'ai pu lire ici et là sur ce nouvel Alien qui ne parvient jamais ou presque à retrouver cette splendeur de jadis

  • #2

    Roggy (dimanche, 21 mai 2017 12:22)

    Je pense vraiment qu'on ne fera jamais mieux et que le sujet est peut-être épuisé.

  • #3

    Rigs Mordo (dimanche, 21 mai 2017 14:43)

    Je prends les paris que mon avis sera le même que le tiens: sympa et tout le truc, mais voilà... Sans grand plus. Mais je pense ça de tous (sauf ptet le 3, mon favori), même le premier ne me colle pas la gaule. Super chro en tout cas !

  • #4

    Roggy (dimanche, 21 mai 2017 15:10)

    Merci l'ami. Pour ma part, je préfère quand même les deux premiers au troisième :)

  • #5

    Moskau (dimanche, 21 mai 2017 19:00)

    Des 4 volets et de Prometheus, Covenant est de loin le film le moins réussi je trouve. Pour le côté "Alien", Covenant ne renouvelle pas grand chose, et pour le côté "suite de Prometheus", Scott balaie les bonnes idées à coup de flash-back.

  • #6

    Roggy (dimanche, 21 mai 2017 19:07)

    C'est bien résumé :) Il faudrait d'ailleurs que je revoie "Prometheus" !

  • #7

    princécranoir (lundi, 22 mai 2017 18:46)

    C'était tout naze, y avait même pas de Predators. :-D
    Chouette chro qui tente de sauver les meubles (parce que l'équipage franchement, ne mérite même pas une larme).

  • #8

    Roggy (lundi, 22 mai 2017 19:07)

    Et vu la gueule des meubles dans le vaisseau :) C'est vrai que je reste indulgent car il y a des éléments qui m'ont plu même si tout n'est pas parfait.

  • #9

    titi70 (mercredi, 24 mai 2017 10:06)

    Je rejoins l'avis un peu plus haut, clairement, le moins bon des Aliens. Comme toi, je me fout de ceux qui critiquent en comparant aux autres films de la saga (et qui n'ont pas aimé Prometheus juste parce qu'il n'y a pas d'aliens dedans). Le problème, c'est que, même en prenant Alien : Covenant seul, ça ne passe pas. Je l'avoue : Il y a même des moments ou je me suis ennuyé. Et cette scène limite porno avec Fassbender et son double, c'est peut être le pire.

  • #10

    Roggy (mercredi, 24 mai 2017 19:00)

    Sorti de la saga et quand on le prend seul, "Alien covenant" n'est pas un chef-d’œuvre. Néanmoins, je t'avoue que je ne me suis pas ennuyé malgré quelques scènes ou un scénario parfois limites.