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3e jour à l'Etrange festival

Veille du week-end et juste deux films dans l’escarcelle. Un sympathique film fantastique en provenance de Malaisie (Interchange) et un moins réussi réalisé en Argentine (Terror 5).

 

INTERCHANGE – Fantastique – Malaisie/Indonésie – 2016 – Dain Iskandar Said

Pitch : Un détective et un photographe de la police criminelle s’associent pour aider à résoudre une affaire des plus singulières : des meurtres tellement violents qu’ils déclenchent chez le photographe une série de visions cauchemardesques...

 

Du cinéma malaisien, il ne nous parvient que quelques bribes dont ce Interchange qui est le fruit d’un réalisateur tentant de monter des films avec les moyens du bord et en évitant les fourches caudines de la censure. Un pari délicat que Dain Iskandar Said réussit à surmonter avec cette histoire qui débute comme un polar avec la recherche d’un tueur pour se poursuivre en vrai film fantastique.

Interchange commence ainsi comme un thriller avec la découverte d’un corps exsangue et entaillé en plusieurs endroits comme si un vampire était passé par là. De plus, le cadavre est retenu sur sa longueur par des espèces de lianes. Une scène de crime pas banale qui intrigue forcément le détective Man et le photographe officiel de la police Adam qui ont l’habitude de collaborer. D’autant plus que le sol est jonché des bris d’une photo de verre représentant le portrait de quelqu’un. Des sortes de négatifs de photographies qui troublent anormalement le photographe comme si ce dernier avait un quelconque lien avec elles. C’est le début d’une série de meurtres tous agencés de la même façon.

Un pitch de départ qui ne se résume pas qu’à cet aspect fantastique puisqu’il s’avère que le mystère est bien plus tordu que cela. En effet, le réalisateur nous fait suivre un personnage assez énigmatique à la peau striée et aux mains déformées par des sortes de serres d’oiseaux. Un jeune homme à l’allure hybride semblant impliqué dans l’affaire. Tout comme la jeune femme observée par Adam et qu’il photographie depuis son immeuble en face de chez lui. Très vite, on comprendra que ces destins sont liés par une histoire ancestrale dont les meurtres ne seraient en fait que des sacrifices rituels nécessaires.

Dain Iskandar Said prend, sans doute, un peu trop de temps pour développer son scénario puisque l’enquête piétine et se focalise sur la mise à jour des photographies sur verre semblant représenter le nœud du problème. Le rythme est lent et ne laisse transparaître que peu d’éléments hormis le fait que cet être est un homme-oiseau et qu’il appartient à une tribu vivant dans la forêt de Bornéo, disparue depuis une cinquantaine d’années. Si cette première partie s’apparente à une enquête policière, la deuxième vire plus à un fantastique assumé lorsqu’on comprend les motivations des protagonistes et l’origine des photographies.

Sans déflorer l’intrigue aux contours poétiques et ethnologiques, Interchange reste raisonnable dans l’utilisation des effets spéciaux (la post-production aura néanmoins duré toute une année) servant surtout à mettre en avant le personnage de l’homme-oiseau, capable de se mouvoir avec facilité et possédant une force décuplée qu’il met en œuvre pour se dépêtrer des griffes de Man le poursuivant tout au long du film. Les meilleurs moments se font jour lorsque l’hybride reprend sa véritable identité et se mue progressivement, à l’instar d’une transformation en loup-garou, en homme ailé avec son plumage noir de jais. Des effets visuels de toute beauté qui trouveront leur acmé dans la scène finale.

A l’image des personnages, Interchange est donc un film mutant où s’entrecroisent plusieurs genres, du polar au film d’action en passant par un fantastique proche des rites de tribus ancestrales et d’un shamanisme emmenant Adam vers les contrées d’une dimension chimérique dont il ne ressortira pas indemne.

 

4/6

 

TERROR 5 – Horreur – Argentine – 2016 – Sebastian et Federico Rotstein

Pitch : Le temps d’une nuit, cinq légendes urbaines aussi extrêmes qu’incroyables vont survenir dans une ville argentine.

 

Difficile de résumer ce film argentin tellement il se perd en références des années 80 et tentatives de brasser plusieurs genres à la fois. Terror 5, le long-métrage des frères Rotstein n'est pas réellement un film à sketchs mais plutôt un film à segments. C'est-à-dire que tous les événements se déroulent en même temps et le film possède une colonne vertébrale commune, une invasion de morts-vivants sortants de leurs tombes.

Le premier segment voyant des adolescents maltraités leurs professeurs dans un lycée est anecdotique, tout comme celui avec les deux policiers au destin funèbre faisant le pied de grue dans deux voitures. Et je ne parle pas du segment hyper bavard (et chiant) situé dans une soirée où se retrouve des amis déguisés (un gars bien tête à claques est grimé comme un chanteur du groupe Kiss) dans une cuisine à picoler et à se moquer d'un adolescent enrobé. C'est très long et ça ne mène à rien malgré un final sanglant.

Il faudra attendre celui où une jeune fille va dans un motel avec son petit ami pour passer une nuit caliente. Finalement, la seule partie un peu plus intéressante puisqu'on voit les jeunes tourtereaux se demander s'ils ne sont pas surveillés derrière le grand au-dessus du lit pendant qu'ils font l’amour. Entre palabres et copulation, on comprendra très vite qu'ils ont raison et que des pervers encagoulés de cuir comme dans une soirée SM les matent et les filment pour réaliser un snuff movie. Rien d'extraordinaire dans ce cousin éloigné d'Hostel, même si, pour les besoins du film, l'agresseur frappe l'adolescent en gros plan plusieurs fois à coups de marteau. Et le résultat fait de sacrés dégâts.

Malheureusement pour nous, on ne comprend pas vraiment le lien entre tous ces moments plus ou moins réussis (certes, « Kiss man » possède le DVD du snuff du motel et le montre à ses amis) hormis qu'ils se situent dans la même ville où se déroule l'invasion de zombies. D'ailleurs, ce sont sans doute les meilleurs moments du film. Des cadavres, avec des yeux bleus fluorescents, sortant de terre sous le regard de leurs familles prennent le bus pour aller au centre-ville (et oui, les zombies savent conduire...).

L'objectif semble être de prendre d'assaut le Parlement Argentin et de dérober le pouvoir des mains d'une classe politique corrompue. Dès le départ, on voit des huiles, dont le maire de la ville, se faire acquitter d'un procès en corruption, suite à un scandale dû à l’effondrement d’un immeuble, sous les yeux ébahis de la population.

C'est en visiblement trop pour les zombies qui s'attaquent à la population et aux policiers protégeant le monument. Terror 5, en plus d'être un film d'horreur référentiel (soi-disant au cinéma notamment de Carpenter...) semble éminemment politique et s'apparente à un brûlot contestataire contre les politiciens de tous bords. D'ailleurs, les dernières scènes montrent les zombies se balader en brandissant le drapeau argentin. Don't cry for me Argentina !

 

2/6

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Commentaires: 5
  • #1

    Rigs Mordo (samedi, 10 septembre 2016 14:08)

    Une sélection variée visiblement, le deuxième semble vraiment spécial en tout cas. Remarque, le premier semble curieux aussi, ahah!

  • #2

    Roggy (samedi, 10 septembre 2016)

    Evite "Terror 5" qui n'est vraiment pas très bon. En revanche, "Interchange" est très original et plus intéressant.

  • #3

    Nola (lundi, 12 septembre 2016 09:38)

    Si la transformation dans Interchange ressemble à celle de Black Swan, je prend (c'est prévu, en fait). Le film fourre-tout en revanche ne donne pas très envie. L'ossature me fait penser à Southbound, mais tout cela a l'air un peu gentillet.

  • #4

    Roggy (lundi, 12 septembre 2016 09:50)

    La transformation d'Interchange fait plus penser à celle du "Loup-garou de Londres" (toute proportion gardée). Quant à la parenté avec "Southbound" (qui possède d'excellents segments), on en est assez loin dans "Terror 5", même si le format peut s'en rapprocher.

  • #5

    Nola (lundi, 12 septembre 2016 09:58)

    Ho, encore mieux !