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PENNY DREADFUL

 

Saison 3 : 10 épisodes

Durée : 55 min/épisode

Créateur : John Logan

Pays : USA/UK

Acteurs : Eva Green, Josh Harnett, Timothy Dalton...

 

Note : 4,5/6

 

Dans la saison précédente, nous avions laissé nos héros en situation difficile, notamment Ethan Chandler qui, capturé et enchaîné après une tuerie, était embarqué en direction de sa terre natale l’Amérique. Cette troisième saison commence avec une exposition de la situation de tous les personnages avec Vanessa Ives (la toujours sublime Eva Green) vivant comme une recluse dans la maison de son mentor, le Dr Malcom Murray (Timothy Dalton) parti en Afrique pour enterrer le corps de son ami Sembene et donc Ethan (Josh Harnett) sur un bateau pour être renvoyé chez son père. Dans le 1er épisode, l’exubérant Ferdinand Lyle rend visite à Vanessa et, en découvrant son état, la persuade de consulter une thérapeute, le Docteur Seward (Patti LuPone), pratiquant l’hypnose pour traduire ses malheurs et l’en délivrer. Comme à l’accoutumée, ces trois personnages constitueront le squelette et le socle d’une saison 3 riche en nouveaux personnages.

Les nouveaux monstres

Si on retrouve les personnages récurrents comme le Dr Frankenstein, sa créature ou Dorian Gray, d’autres héros font leur apparition sans vraiment être développés, faute d’une caractérisation suffisante, à l’instar du Dr Jeckill (Shazad Latif), figure bien connue des brumes londoniennes, qui va s’associer avec le Dr Frankenstein (sur le papier c’est alléchant !) pour développer un sérum dans le but de soulager les patients atteints de folie et les faire revenir à un état plus “normal”. Malgré quelques scènes, ce personnage, dont on connaît la nature, est à peine esquissé. Idem pour Catriona Hartdegen (Pedrita Weeks), femme guerrière qui être utile à Vanessa pour découvrir la vraie identité de son ennemi et pour aider à livrer le combat final. En revanche, le personnage du Docteur Seward est plus intéressant de part sa nature, c’est une descendante de la sorcière Joan Clayton de la saison 2, et grâce à l’aide qu’elle apporte à Vanessa dans son travail sur elle-même.

Les histoires parallèles

Comme dans les autres saisons, les scénaristes développent les destins de personnages secondaires n’entravant qu’avec parcimonie le cours des événements de l’histoire principale. C’est le cas de Dorian Gray (Reeve Carney) qui s’est accoquiné avec Lily (Billie Piper) pour constituer une espèce d’armées de prostituées prêtes à tout pour déchaîner leur vengeance contre la gent masculine dans la ville. Si les intentions sont là, le format de la série ne permet pas de développer ce pan de l’histoire qui, au final, ne verra jamais le jour. Elles devisent, organisent des repas, font des orgies mais ne passent jamais à l’acte. Un peu comme le Dr Frankenstein qui, toujours amoureux de Lily, tente de la récupérer et de lui faire subir le traitement imaginé par son collègue Jeckill. Si les deux récits se croisent en bout de saison, celle de la créature de Frankenstein reste continuellement parallèle aux autres.

Always Frankenstein

Le destin de cette créature, désormais autonome, est ainsi brossé avec plus de précision et d’empathie. John Clare, nommé maintenant Caliban (Rory Kinnear) reste ce personnage ambigu, empli de violence, mais de plus en plus empreint d’émotion et de tendresse notamment parce qu’il retrouve ses souvenirs de sa vie antérieure au travers de la redécouverte de sa femme et de son fils malade. Un vrai monstre incompris, tiraillé par son physique repoussant et se découvrant une âme et des sentiments. Des émotions qu’il avait déjà entrevues lors de ses rencontres régulières avec Vanessa Ives, la seule à le traiter comme un homme normal et avec beaucoup de tendresse. Grâce à l’épisode 4 intitulé “Un brin d’herbe” on comprendra mieux les liens qui les unissent.

Vanessa show

En effet, comme dans la saison précédente, le personnage de Vanessa Ives bénéfice d’un épisode entier. Il relate son passage dans un hôpital psychiatrique et son calvaire quotidien. Calfeutrée dans une chambre pour les fous, Vanessa passe ses journées à se battre contre la démence et les forces du mal qui tentent de la rallier à leur cause. La seule touche d’humanité proviendra de John Clare, geôlier de la belle dans sa vie antérieure. Un gardien bienveillant qui l’aidera à se sortir de la situation pour ne pas s’enfoncer dans les abîmes de la folie. Un épisode amené grâce à une séance de régression mentale du Dr Seward cassant la dynamique du récit mais intéressant pour comprendre les tourments de la jeune femme (Eva Green est encore excellente) et ses difficultés à refuser de s’accoquiner avec les forces obscures.

Le retour de Dracula

Revenant aux sources de la série, et notamment de la saison 1, les scénaristes achèvent la boucle en donnant un nom au mal qui parcourt le show. Même si on ne le nommait pas officiellement dans la première saison, le vampire Dracula était à l’origine de la mort de Mina, la fille de Malcom Murray. Une figure tutélaire du mal aux allures protéiformes qui réapparait dans cette ultime saison sous les traits d’un homme brillant et séducteur. Des charmes qu’il mettra à profit pour séduire Miss Ives, perdue dans son romantisme depuis le départ d’Ethan, et toujours à la recherche d’une protection affective. Progressivement, les desseins de Dracula se font jour et gangrènent la ville en se bâtissant une petite armée de damnés soumis corps et âmes. Ils deviennent ses yeux et ses oreilles à Londres à l’image de Renfield marquant définitivement un retour aux origines du mythe.

Ethan chez les peaux rouges

Une des nouveautés de cette saison est de faire sortir la série de son écrin sombre des ruelles londoniennes. Parallèlement aux événements situés à Londres, on suit le retour d’Ethan dans son pays d’origine sous les fers du policier anglais qui l’avait capturé. Or, le fils prodigue va être enlevé par les hommes de mains de son père. Une course-poursuite sanglante s’engage alors dans l’Ouest américain où Ethan se retrouve accompagné d’une femme aux ambitions plus qu’étranges et surtout, retrouve Kaeteney (Wes Studi), vieil indien qui le considère comme son vrai fils. En fait, on apprendra qu’il est le seul survivant d’une tuerie dû au double féroce et monstrueux d’Ethan. Si ces passages sont assez longs à se décanter et n’apportent pas grand-chose, ils sont aussi le théâtre de moments plus spirituels entre chamanisme et traditions indiennes.

Une série aux accents politiques

Pendant qu’Ethan retrouve son père et découvre ses origines, la série continue son bonhomme de chemin sur le vieux continent et se permet même de toucher des thématiques allant au-delà de l’aspect fantastique. En effet, notamment au travers du personnage de Lily, les scénaristes instillent des idées sur le féminisme, l’émancipation des femmes. Sans compter le traitement réservé aux malades mentaux cantonnés dans des hôpitaux à l’écart du monde. Cette 3e saison montre ainsi le désir des deux médecins de trouver d’autres solutions à l’enferment en soignant les âmes des patients. Un peu ce que fait le Dr Seward, marquant les débuts des thérapies psychanalytiques dans un monde qui penche plus vers la sorcellerie que vers la maladie mentale.

Une fin digne de ce nom

Si le centre de la saison contient quelques longueurs scénaristiques et des dialogues, certes bien joués, les deux derniers épisodes terminent le show avec un éclat et une fureur rappelant les meilleurs moments de la saison inaugurale. Après une 2e saison plus faible, notamment sur la fin, les ultimes épisodes relèvent le niveau avec bonheur. Tous les personnages sont de retour à Londres, dans une ville désormais aux mains du seigneur de la nuit, enserrée dans un brouillard dense et maléfique. Dans cette atmosphère gothique de fin du monde, les escarmouches avec les créatures du mal se multiplient tandis que nos héros reconstituent cette Ligue des gentlemen extraordinaires qui constitue l’essence même de Penny Dreadful. Deux épisodes magnifiques au rythme haletant et aux scènes de combat bien réglées, où les sbires de Dracula affrontent cette troupe hétéroclite de créatures issus du bestiaire fantastiques. Chacun usant de son habileté personnelle, comme le lycanthropien Ethan, pour affronter le mal dans les bas-fonds de Londres, avec l’acmé de la saison lors de l’affrontement final, à la dramaturgie et l’émotion particulièrement réussies.

Au final, cette troisième saison de Penny Dreadful s’avère bien meilleure que la précédente et reste certainement en dessous de la première. Il est néanmoins rare de rencontrer un show télévisuel de cette qualité scénaristique, avec des acteurs de ce niveau (Eva Green, Thimothy Dalton, et Josh Harnett trop peu présent au cinéma) pour un show aux ambitions maîtrisées. Si on regrettera l’arrêt de la série, on peut pourtant se féliciter que les producteurs n’aient pas fait une saison de trop et aient permis le développement de personnages attachants et évolutifs, malgré leur grand nombre mais toujours dans des histoires bien écrites et mises en scènes. Dans cette ultime saison, il y a par exemple Paco Cabeza (Sexy killer, Les disparus) à la réalisation. Force est de reconnaître que l’on regrettera Penny Dreadfull et ses personnages hauts en couleur, mais il faut remercier les scénaristes d’avoir concluent la série avec une telle émotion.

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Commentaires: 8
  • #1

    Avel (lundi, 03 octobre 2016 16:09)

    Une excellente saison. L'épisode qui est entièrement consacré à Vanessa dans l’hôpital était très intense en émotion (j'ai également eu des larmichettes à d'autres moments). C'était une belle histoire, j'ai eu l’impression que la fin était "rapide" (sans être forcément bâclée, mais tout s'est fait vite).

  • #2

    Roggy (lundi, 03 octobre 2016 19:38)

    Concernant la fin de la saison, il semblerait que les scénaristes aient appris la fin de la série en fin de saison. Ce qui explique sans doute la fin abrégée pour tenir compte de cette décision. Néanmoins, personnellement, j'ai bien aimé la conclusion de la saison et donc de la série.

  • #3

    ChonchonAelezig (vendredi, 07 octobre 2016 11:14)

    Je note ça tout de suite, je ne connaissais pas !
    La photo est sublime... j'ai d'abord cru que c'était un crâne humain ; génial !

  • #4

    Roggy (vendredi, 07 octobre 2016 19:20)

    La série devrait te plaire et c'est vrai que l'affiche est magnifique.

  • #5

    titi70 (mardi, 11 octobre 2016 16:39)

    Depuis le temps que je le dis, il va quand même falloir que je m'attelle à cette série. Par contre, j'ai lu une info contradictoire à ta déclaration concernant la fin de la saison. Apparemment, le créateur de Penny Deadfull aurait prévu dés le départ de ne faire que 3 saisons et aurait refusé l'offre des responsables de la chaîne qui voulait une saison 4.

  • #6

    Roggy (mardi, 11 octobre 2016 20:26)

    J'avais lu cette info quelque part mais ce n'est peut-être pas vrai au final. En revanche, une vision de la série s'impose :)

  • #7

    Mr Vladdy (samedi, 22 octobre 2016 00:51)

    Je me suis arrêté à la saison 1. C'est bizarre je trouve les acteurs très bons, la mise en scène très belle et l'univers très intéressant mais pourtant, ça m'ennuie profondément (un peu comme la bande dessinée "La Ligue des Gentlemens extraordinaire"). J'ai vu le début de la saison 2 et ça continuait de m'ennuyer du coup, j'ai préféré arrêté les frais :$

  • #8

    Roggy (samedi, 22 octobre 2016 08:46)

    Je comprends ton ressenti même si cette saison 3 est plus réussie que la précédente.