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KRAMPUS

 

GENRE : Le père noël est un monstre

REALISATEUR : Michael Dougherty

ANNEE : 2015

PAYS : USA

BUDGET : 15 000 000 $

ACTEURS PRINCIPAUX : Adam Scott, Toni Collette, Emjay Anthony...

 

RESUME : Quand Max voit sa famille peu exemplaire se disputer à l'approche de Noël, le garçon décide d'ignorer la célébration, sans se rendre compte que ce manquement à la tradition va provoquer les foudres de Krampus, un démon ancestral bien décidé à punir les réfractaires. La situation tourne en enfer quand les figures de Noël prennent monstrueusement vie, lançant l'assaut sur la maison de Max et forçant les membres de sa famille à s'entraider s'ils espèrent sauver leur peau.

 

MON HUMBLE AVIS

Les films de noël sont légions à l'approche de la fin d'année, mais ceux que l'on préfère ici ont plus tendance à foutre le feu au sapin et à chier dans les cadeaux qu'à chanter Ginglebells devant une dinde farcie. La liste est trop longue mais cela va du fameux Douce nuit, sanglante nuit de 1984 au plus récent Rare exports. La bonne nouvelle ici est que c'est l'auteur de l'excellent Trick'r Treat qui s'y colle pour nous balancer dans nos chaussettes trouées un des meilleurs « Christmas horror movie » du lot. Chaussez donc vos pantoufles TMNT et en route avec Krampus à bord de son traîneau maléfique !

Dès le départ, on sent que le film aura un côté irrévérencieux avec son générique montrant au ralenti les clients se précipiter à l'ouverture d'un supermarché pour acheter leurs cadeaux, au son d'une chanson de noël ringarde tandis que tout le monde s'écharpe et se fait tazer par des vigiles dépassés. Le ton est donné et se confirme avec la présentation de la famille de Max (Emjay Anthony) qui, le soir de Noël, reçoit la visite d'une tripotée de membres de sa famille plus effrayant les uns que les autres. Du beau(f)-frère débile à la tante acariâtre en passant par trois mioches en mode crétins. Si ce début de film s'apparente à une comédie à l'américaine pas toujours des plus drôles et déjà vue, Krampus change de registre quand le petit Max lance une malédiction sans le vouloir, en jetant aux quatre vents sa liste de jouets au Père-noël. Au lieu de l'Obélix jovial de fin d'année, c'est le Père fouettard qui s’en va chausser ses patins sanglants.

La fête de noël va donc progressivement tourner au cauchemar après qu'une tempête de neige se soit inexplicablement installé sur le pays, au point de provoquer des coupures d'électricité et de recouvrir la nature d'une neige abondante. Moment choisi pour faire apparaître entre les flocons, sautant de toit en toit, une créature, encapuchonnée et possédant des sabots de rênes. C'est Krampus, issu d'une mythologie germanique et croquemitaine patenté accompagnant Saint-Nicolas pour sa tournée des cheminées. Sauf que là, le monstre cornu s'est émancipé du gros barbu rougeaud pour foutre le boxon comme dans un Spring break ricano-mexicain. En guise de nanas en bikinis, il a convié à sa fiesta toute une ribambelle d'affreux jojos bien décidés à faire rôtir toute l'humanité en enfer. Des humains retranchés dans leurs maisons où on reconnaît Adam Scott, habitué des comédies (Bachelorette) et sa femme Toni Colette (Sixième sens), le déjanté et armé David Koechner (Cheap Thrills) et sa compagne hystérique Allison Tolman (The Gift).

Une fois le contexte posé, le film se déploie enfin en confrontant nos héros reclus à toute une faune de monstres dans un esprit festif et généreux qui n'est pas sans rappeler Gremlins. La maison devient ainsi un champ de bataille où le Krampus envoie d'abord ses sbires pour faire le sale boulot. Des cadeaux déposés devant la porte reprenant vie dans lesquels se terrent un nounours mal-léché au sourire carnassier, une poupée maléfique et ailée ou encore un robot destructeur renvoyant aux magnifiques marionnettes de Puppets master. La confrontation avec la famille de Max donnant lieu à une empoignade spectaculaire comme dans le chef-d’œuvre de Joe Dante. Une foire aux monstres qui fait vraiment plaisir à voir d'autant plus qu'elle mélange les effets spéciaux de la Société Weta (Le Seigneur des anneaux) comme ces savoureux « Gingerbread men » diaboliques et très drôles, et des animatroniques old school à l’image de ce Pierrot géant bouffeur de mômes.

Même si le film s'apparente à un huis-clos et nous rappelle l'excellent The Mist de Franck Darabont, le scénario s’autorise quelques sorties dans un environnement désormais dévolu à la tempête glaciale et au mal, représenté notamment par des bonhommes de neige terrifiants semblants jouer à un, deux, trois soleil ! La photographie et la musique mettent en exergue cette ambiance de fin du monde pendant que les personnages essaient de s'extraire de cette géhenne blanche et qu'ils sont pourchassés par des créatures sous terre comme dans Screamers de Christian Duguay. La force du film est de parvenir à concilier l'humour des personnages confrontés à des situations incongrues, tout en gardant une forme de sérieux dans l'entreprise (ce qui était déjà le cas dans Trick'r Treat). Les créatures font réellement peur, sont violentes et certains personnages disparaissent définitivement. De fait, le film est divertissant, sans temps morts, en proposant de vraies scènes d'action dans une atmosphère horrifique immaculée de neige et de sang.

Précédés de ses petits lieutenants aux yeux perçants, telles les créatures accompagnant le Tall man dans le mythique Phantasm, le Krampus se dévoile un peu plus sur la fin du film. Si c'est l'attraction principale du film, on pourra regretter sa sous-exploitation et que le réalisateur ne prenne pas plus le temps de le détailler tant il possède une allure et un potentiel émotionnel fort. En revanche, on le remerciera pour sa générosité avec cette procession monstrueuse dans un scénario tenant furieusement la route, au milieu de ce foutoir délirant comme dans une bonne vieille production des années 80, dont l’esprit flotte en permanence dans Krampus. A l'image du climax, sans concession, flirtant avec l'horreur et le côté Quatrième dimension du film. Krampus est donc une très bonne surprise, une comédie horrifique familiale comme on n’en fait plus, bourrée de références fantastiques, qui ravira tous les amoureux de cinoche des 80's et les fondus de créatures originales et délicieusement maléfiques.

 

4,5 /6

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Commentaires: 12
  • #1

    Alice In Oliver (samedi, 21 mai 2016 11:41)

    Je n'ai pas vu ce film qui s'apparente à une série B solidement troussée, Mais ça rappelle en effet toutes ces productions horrifiques des années 1980

  • #2

    Roggy (samedi, 21 mai 2016 18:02)

    C'est exactement ça et le film vaut le détour quand on aime les séries B des années 80 et les monstres :)

  • #3

    princecranoir (mardi, 24 mai 2016)

    Les photos donnent envie, tout comme ton superbe article. Ça fait bien longtemps qu'on n'a pas vu de bon boogeyman s' installer dans nos cauchemars (un des derniers est peut etre le tres réussi jeepers creepers), c'est donc avec grand plaisir que je passerai mon prochain noel en compagnie de Krampus.

  • #4

    Roggy (mardi, 24 mai 2016 14:14)

    Je pense que le Jeepers Creepers était beaucoup mieux exploité dans le film éponyme que la créature de Krampus. En revanche, on était plus dans un film horrifique alors qu'ici on pense plutôt à Gremlins. Les deux films se complètent au final et tu devrais apprécier ce conte de noël pour adultes.

  • #5

    ChonchonAelezig (lundi, 06 juin 2016 11:03)

    Je ne connaissais pas. Je note ! Merci.

  • #6

    Roggy (lundi, 06 juin 2016 18:41)

    Je te souhaite de le découvrir en effet !

  • #7

    Avel (vendredi, 10 juin 2016 09:46)

    J'ai adoré ce film ! Quelle bonne surprise ! C'est une sorte de conte sombre. Je trouve que ça change des films d'horreur habituels / récents. Je le recommande aussi.

  • #8

    titi70 (vendredi, 10 juin 2016 11:07)

    Pour le moment, ça reste mon film d'horreur préféré de l'année 2016. Un conte cruel évoquant le meilleur de Joe Dante. Dommage que sa sortie en salle ait été aussi confidentiel, car, franchement, j'aurais aimé le voir sur grand écran.

  • #9

    Roggy (vendredi, 10 juin 2016 17:26)

    A Avel,
    Complètement d'accord sur le film qui propose un réel point de vue différent sur l'horreur familiale, aux antipodes de tout ce que l'on voit de nos jours.

  • #10

    Roggy (vendredi, 10 juin 2016 17:29)

    A Titi 70,
    On pense forcément aux films de Joe Dante à la vision de "Krampus". Comme tu l'écris, c'est dommage qu'un tel film reste confidentiel, surtout quand on le compare aux films sans intérêt qui prennent la place...

  • #11

    Sweet Judas (mardi, 05 juillet 2016 21:49)

    Krampus m'a été conseillée il y a quelques mois et je crois que je savais pas à quoi m'attendre DU TOUT en appuyant sur le bouton "lecture"... Bonne surprise pour le coup (mention spéciale pour l'armée de biscuits vengeurs & le clown-bouffon dans sa boîte qui bouffe une des jumelles), plutôt surprenant et rafraîchissant, au final.

    J'ai adoré l'espèce de mini-court métrage dans le film, pendant que la grand-mère raconte comment elle a connu Krampus pour la première fois. Ça m'a encore plus motivé pour dénicher "Trick or Treat", du même réalisateur !

  • #12

    Roggy (mardi, 05 juillet 2016 23:32)

    Krampus est effectivement une très bonne surprise, et je te conseille fortement la vision de "Trick or Treat" beaucoup plus méchant et violent mais excellent au final.